Le Mesclun

Une trouvaille niçoise de notre correspondant de la côte, Alain Angenost.

Ludovic Goux et Francis Astié © Alain Angenost

Il y a des restaurants, où, dès qu’on entre, on se dit que l’on va passer un bon moment. Est-ce le sourire du  chef, le bien nommé Ludovic Goux, s’affairant dans sa cuisine apparente autour de ses préparations comme s’il avait dix bras ? Est-ce la bonhommie naturelle de Francis Astié à l’accueil, cet ancien du Royal à Evian qui fut directeur du Jules César à Arles et de la Bastide de St Tropez où il connut le chef avec qui il s’est associé ? Est-ce le décor cosy-color avec ses lithos de l’École de Nice ? Est-ce la vue sur la grande bleue ? Pourtant, il n’est pas situé dans le centre-ville et les taxis ont du mal à y venir le soir.

Velouté de potimmaron © Alain Angenost

Mais la clientèle s’est vite donnée le mot et le lieu connait un succès croissant grâce à la générosité de l’assiette, les prix raisonnables, l’ambiance chaleureuse. Ici, tout est fait maison. Le menu du midi à 32€ est bon, copieux, le chef suit le marché au jour le jour.  L’escalope de foie gras de canard du Sud-Ouest poêlé aux fruits du verger avec son jus au muscat du Cap Corse, les Saint-Jacques au beurre demi-sel avec leur risotto vert aux encornets, artichauts et shiso, le croustillant de rougets avec leur brunoise de légumes sauce yuzu, le velouté de potimarron muscade, châtaignes confites, cèpe rôti, grattons de lard de Colonnata sont bien pondus.

Saint jacques au beurre demi-sel © Alain Angenost

Il y aussi le perdreau rôti entier au four, son toast d’abats au foie gras, sa fricassée de chou au lard, ses trompettes-de-la-mort et ses marrons sans oublier les jambonnettes de grenouille meunière, décidément joliment vus. Au chapitre des desserts, on hésite entre les figues de Solliès rôties au caramel de porto avec crème glacée à la vanille de Madagascar, la crème brulée à la fleur de violette de Tourrettes et le gratin de fruits rouges au sabayon au génépi de Haute Provence, qui n’oublient pas d’avoir l’accent du Midi. Au Mesclun, les saveurs, les couleurs vous rendent de bonne humeur et n’offrent que du bonheur.

Figues de Solliès rôties au caramel de porto © Alain Angenost