Mori Venice Bar
« Soir de folie chez Mori (Venice Bar, Paris 2e) »
Un article plus récent sur le même sujet est disponible sur notre site, vous pouvez le retrouver en cliquant ici
La folie gourmande, l’exagération, la truffe blanche à 8 € le gramme, le tajarin à 75 € et le risotto Morra avec riz Vialone Nano monté au rare fromage Cansiglio et saupoudré de truffe blanche d’Alba à 82 €, ça existe à Paris, en temps de rigueur budgétaire. Et les gens en redemandent. La salle est pleine, on fait la queue. D’ailleurs, la salle starckienne, en diable, avec ses lustres de Murano enjuponnés et ses tables lumineuses où l’on s’asseoit pour le Bellini: voilà bien la maison la plus gaie de Paris.

Tartare de veau à la truffe blanche © GP
Fameux au Armani Caffè, discret mais star le sori au Mori Venice Bar, à son enseigne, Massimo Mori démontre qu’un Mantouan bien né qui parle un français universitaire et rédige sa carte comme un poème élégiaque dédié à tous les bons produits de la Botte peut être le plus malicieux des Parisiens. On vient se délecter chez lui de tartare de veau (des boucheries Andrighetto à Motta di Lavenza) à la truffe blanche, servi sur son petit tramezzino au fromage venetien (56 €), de pappardelle aux cèpes de Montello, non loin de Venise (31 €), ou encore de seppie al nero, seiches de l’Adriatique servies chaudes avec leur encre servie plongé dans un exquis risotto al dente ou avec une polenta crémeuse de Blave de Mortean (à 37 €).

Papardelle aux cèpes © GP
Bien sûr, on peut trouver ici et là moins cher et se ranger au déjeuner au menu « atour de 40 € », car indexé sur le cours du CAC 40. Car, on n’oublie pas que le Palais Brongniart se trouve juste en face. On n’oublie pas le vitello tonnato, le rare jambon de cochon noir de Massimo Spigaroli à la Corte Pallavicina, les strofie à la crème de citron, esturgeon fumé comme à la cour des Gonzague de Mantoue, avec un peu de caviar de Venise Cobice Malossol ou encore la divine côte de veau lactée (toujours en direct de chez Andrighetto), avec son mélange d’épices à la byzantine, ses fruits secs, son rien de balsamique et sa purée de pommes de terre truffée.

Risotto à l’encre de seiche © GP
On achève sur une « affogato », glaces turbinées maison proposés au chariot, « noyées » dans leur café expresso, ou encore exquis et si digeste sgroppino, mélange de sorbet citron, prosecco, vodka (au lieu de grappa), qui fait la plus fine des issues. On passe sur le chardonnay Pio Cesare servi en magnum, le Barolo 2001 de Vigliano… C’était mon soir de folie au Mori Venice Bar…