Mosconi

Ilario et Simonetta Mosconi © Maurice Rougemont

La magie Mosconi? Vous la connaissez déjà. Pour peu que vous me suiviez un tantinet au Point, aux DNA, au Républicain Lorrain, que vous lisiez ce blog, vous savez déjà tout, ou presque, de cette table magique qui est sans nul doute la meilleure table italienne du monde, hors Italie. Aux commandes, Simonetta (native des Marches) et Ilario (originaire de lombardie), installés au Grand Duché depuis belle lurette, qui ont eu leur première étoile à Esch-sur-Alzette, jadis, à l’enseigne de Domus, avant de rallier Luxembourg-ville et une magnifique maison du quartier historique du Grund, au pied du « Gibraltar du Nord’, et au bord du cours bouillonnant de la Pétrusse.

Le lieu est beau, sobre, distingué, aristo: chic à l’italienne, sans tape-à-l’oeil, ni chiqué. Le service a le sourire, la cave est affriolante, la carte alléchante, revoyant les classiques de l’Italie heureuse de façon ludique et légère. Autodidacte, passé jadis de la salle aux fourneaux, après un stage chez Marchesi, Ilario, mince comme un spaghetti, use des meilleurs produits de toute la Botte qu’il va quérir à la source, tandis que Simonetta veille le service avec humour et sagacité.

Plats © Maurice Rougemont

Ce qui vous attend là? Le fin du fin du marché et de la saison, la truffe blanche et les cèpes en automne, les plats de toujours joliment revisités. Pâté de foie de poulet toscan avec sa jolie crème de truffe blanche, sa polenta rôtie, ses câpres caramélisées au vinaigre balsamique, antipasto de poisson cru ou à la vapeur, avec des clins d’oeil japonais et un bocconcini de bar au mascarpone et au caviar à se pourlécher, cappelletti de canard, purée de céleri et beurre fondu, pappardelle à l’ail doux et romarin, ragoût de lapin et girolles: admirables!

Ambiance © Maurice Rougemont

Il y a encore le risotto de saison à la truffe blanche, le fritto « un  po misto » avec langoustines, calamars, rouget, sole, plus sauce laitue et aigre douce, puis le ris de veau aux cèpes, noisettes du Piémont, sa fine sauce cresson ou enfin le cochon de lait avec céleri confit à la coriandre et pommes sautées: l’évidence du produit de qualité mis en exergue.

Cadre © Maurice Rougemont

On accompagne le tout de jolis soaves vénitiens, d’I Capitelli d’Anselmi ou de supertoscans, dont le fameux Guado Al Tasso d’Antinori en concluant sur une glace cannelle avec ses pruneaux et son balsamique ou la passata de kaki avec sa glace au gorgonzola. Légère, douce, forte, fine, savante, la fête gourmande à l’italienne orchestrée par les Mosconi n’oublie jamais d’être gaie comme une tarentelle! Vive l’Italie à la mode luxembourgeoise des Mosconi!

Service du vin © Maurice Rougemont