Retour à Chardonne
Avec ce village suisse, j’éprouve un peu plus qu’une connivence. Il y a le souvenir de Jacques Boutelleau, auteur du « Bonheur de Barbezieux (Stock, 1938), qui vient, en 1907, soigner ses bronches, découvrir la magie du Léman, se faire happer, très vite par sa lumière, les collines verdoyantes d’ici, les Alpes enneigées juste en face, les hauteurs raisonnables du Mont Pélerin, plus la douceur de ce « chalet de bois sombre« , qui fut comme un havre, jusqu’à emprunter son pseudonyme à ce si joli bourg.
Tout cela, je vous l’ai déjà raconté. M’y voici à nouveau, au sortir de Lausanne, en gagnant les collines du Lavaux, cette partie nacrée du canton de Vaud, ces terrasses nourries de vignes, ces crus très protégés, qui ont nom Calamin, Dezaley ou Epesses, et qui disent le miracle du chasselas gouleyant, si joliment doré sur cette terrasse rude et calcaire face au Léman. Ce n’est pourtant pas seulement une promenade vineuse ou gourmande que je vous propose, mais une sorte de cheminement buissonnier, bucolique et littéraire, entre lignes et vignes.
Je n’étais pas revenu ici sérieusement depuis longtemps. La bibliothèque si soignée du village, près de l’église, a changé de responsable. On y a oublié que fut décerné, de 1986 à 1996 le prix Jacques Chardonne, conjointement avec Cognac, le prix Jacques Chardonne. Dont, pardonnez moi de me citer, même si c’est bien ici l’occasion, je fus le premier lauréat avec « l’Amour du Pays » (Flammarion, 1986). Le village, lui n’a guère changé.
La gare 1900 du funiculaire qui mène de Vevey au Mont Pélerin est toujours là. L’église – un temple – dédiée au culte protestant, est d’un blanc immaculé. Et la grand-rue du bourg s’appelle tout bonnement « rue Jacques Chardonne, écrivain français », même si la nouvelle bibliothécaire ne sait guère de qui il s’agit. Je vous invite simplement à faire ici une pause.
Le « Logis de Chardonne », dédié au travail de la vigne et aux vins locaux, la pinte « Au Bon Vin » avec ses airs de café de village, la jolie table dite la Montagne où officie le très sérieux David Tarnowski, avec sa terrasse à ciel ouvert et son accueil adorable, valent bien une halte, et même plusieurs. Sans omettre les multiples promenades balisées qui mènent aux plus jolis points de vue du Lavaux.
Je connais bien toute la région et j adore Chardonne puisque j ai marie une fille du pays rencontrée aux USA il y a longtemps. Les livres de chardonneret sur le couple sont un vrai
bonheur pour moi comme ils l ont été pour Francois Mitterand.
J arrête on m appelle
La rue Jacques Chardonne n’est pas la grand-rue du bourg comme vous le prétendez, mais la petite rue qui monte depuis la rue du village.
Joli reportage tranquille sur les berges du Léman….
Y déguster des filets de perche sur une terrasse face au lac est toujours un bonheur qui comble l’âme.