Erckmann-Chatrian
« Phalsbourg: Erckmann-Chatrian brise les codes »
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C’est la maison de tradition aux airs d’institution sut la grand-place de Phalsbourg: cossue, boisée, avec ses deux salles bourgeoises, sa belle mise de table, sa superbe argenterie, ses seaux à glace aristos, bref, cet air de faire la risette aux modes avec adresse. Vieux de la vieille, présent là depuis plus de trois décennies (ses parents venus de Schwindratzheim en Alsace ont créé la demeure en 1955), Roland Richert assure depuis quelques années qu’il va prendre sa retraite, est prêt à vendre ou à passer la main. Et puis tout semble remis en cause chaque année.
Le voilà doublé par une paire d’adjoints qui semblent le pousser à aller de l’avant. Bref, cette demeure classique voire conservatrice vers laquelle on se dirigeait pour goûter les hors d’oeuvres riches, le foie gras gras d’oie, le homard en bellevue avec mayonnaise, le turbot sauce champagne ou l’entrecôte vieux Strasbourg se met à jouer le sucré/salé à tout va et les mets créatifs façon sudiste. C’est parfois u peu « too much », voir hors sujet. Mais la démarche accroche. Et la maîtresse de maison, la belle Netty, qui est la reine ici de l’accueil vibrant et enthousiaste, vous incite à vous étonner.
Goûtons donc la crème de mozzarella en amuse-gueule, dans sa verrine crémée et tomatée, les crevettes en tempura servies sur une assiette façon ardoise, la tarte fine de rouget aux légumes méditerranéens à l’huile vierge, avant le bizarroïde foie gras chaud poêlé au grué de cacao (et avec sa sauce chocolat qui prend un peu sur le reste) plus safran de Lorraine (un peu évanescent) et jolis quartiers de pêche.
Il y aussi le plus classique (et parfait) filet de boeuf avec sa (superbe) sauce béarnaise avec ses légumes en printanière, le mignon et ris de veau proposés avec des frites craquantes et exquises ou encore le – un peu olé/olé – tronçon de chevreuil en croûte de chocolat noisette. Bref, du bon et classique et du un-peu- tiré-par-les-cheveux qui n’est pas tout à fait le genre de la maison.
On glisse sur les jolis desserts (cheese-cake et glace noix de coco, mille-feuille aux fruits rouges. En insistant sur la jolie cave maison, qui outre l’Alsace et le Bordelais, met en valeur la Bourgogne (St Aubin d’Olivier Leflaive) et la vallée du Rhône (St Joseph des vins de Vienne signé Cuilleron, Villard et Gaillard), les menus qui offrent du bonheur sans causer la ruine.
Pour 23 €, on « offre » là, c’est le mot, la salade de crevettes, la magret de canard avec tomate l’huile vierge et la soupe de pêche avec sa glace au lait d’amande: une proposition qui, à elle seule, justifie le voyage et la halte ici même…
Tout est sur le blog: pensez notamment à Lapoutroie, à la Petite Pierre, à Thannenkirch et Jungholtz, entre Vosges et forêt, dans les lisières de la route du vin… Bon voyage alsacien!
Et par la même occasion si vous avez des étapes incontournables en hotel-restaurant à me proposer.
Salut Pudlowski, je compte passer un Week end en Alsace. Quelles villes et itinéraires me conseiller vous de visiter ? (Pas les grandes ville comme Strasbourg ou Mulhouse)
Merci, cordialement.