S'Thomas Stuebel
« Strasbourg : Thierry et sa winstub »
Le nom de l’enseigne le dit bien : nous sommes dans la petite salle de la voisine église Saint-Thomas. Il y a ici l’esprit de la campagne en ville. Nous sommes pourtant à deux pas du centre, là où la cathédrale draine la grande foule touristique. Il suffit, pour le découvrir, de s’en éloigner un peu, de rejoindre la Petite-France, les bords de l’Ill, de lorgner du côté de Saint-Thomas, cette « cathédrale des protestants », qui abrite l’incroyable tombeau du maréchal de Saxe par Pigalle.
Vous ne connaissez pas l’histoire de cette magique sépulture commandée par Louis XV à l’un des architectes vedettes de son temps pour rendre l’hommage méritant à son soldat préféré ? On avait tout bonnement oublié que Maurice de Saxe pratiquait le culte réformé. C’est donc à Strasbourg, grande ville protestante, que se trouve son mausolée : la France en larmes tentant de retenir le maréchal tandis que la mort attend son dû, la Hollande, l’Angleterre et l’Autriche, symbolisées par un lion, un léopard et un aigle rejetés, vaincus, sur des drapeaux froissés.
Tout à côté de l’église et de sa sculpture monumentale, Thierry Deliot, qui est normand de Lisieux, a travaillé à Strasbourg au Sofitel et à la Kammerzell, tint un temps l’Auberge du Pont de la Zorn, tient le modeste Thomas Stuebel, dédié à saint Thomas. La maison est sympathique, rustique, ouverte au vent, l’été, comme à la campagne, où l’on joue portes ouvertes, avec ses murs chaulés de frais, son bar, ses tables couvertes de nappes à carreaux, son stammtisch et, note artistique simple et utile, des photos de la Petite-France d’avant.
Le dirais-je ? Tout cela est touchant. Cette modestie, cette discrétion, cette gentillesse non feinte, cette absence de prétention et en même temps cette rigueur extrême dans le choix des produits et la justesse sans faille de ses préparations. Thierry raconte ses plats avec cœur, parle de son grand-père, torréfacteur, qui s’en aller chercher son café au Havre, tandis qu’il glanait les grains tombés au retour, propose à ses clients les plats avec ferveur, expliquant : « si vous n’avez pas trop faim, on peut vous faire des demi portions ». Ou : « si vous voulez quelque chose de frais, nous avons les crudités de saison et une belle viande poêlée de qualité ».
La cuisine, elle, est bichonnée par Marc Girr, fidèle au poste depuis les débuts de Thierry ici. Marc, natif de Bischheim, pratique ici en autodidacte inspiré, le classique alsacien dans ses grandes largeurs. Ainsi, la tarte à l’oignon, la salade mixte, le gruyère avec sa vinaigrette et le fin cervelas, les harengs frais, marinés à l’alsacienne, à la crème et des pommes fruits, relevé de melfor, le presskopf de pot au feu, le steak tartare issu de bavette, coupé au couteau, assaisonné à la graisse d’oie, l’onglet aux échalotes. Et il y a les plats du semainier, comme les lewerknepfle (quenelles de foie) du mardi et les fleischnacka du jeudi, qui sont les escargots de viande de bœuf roulés dans leur pâte à nouille.
On boit là en carafe les vins de chez Louis Freyburger à Bergheim. On achève sur une glace au pain d’épice à l’alisier ou une tarte aux abricots un repas sans histoire, mais non sans qualité, qui constitue aussi le plaisir d’une fin de balade au cœur du vieux Strasbourg.
Excellent repas typiquement alsacien, comme celui de mes grands parents alsaciens, bien relevé, et un dessert très juteux de tarte à l’abricot français sur un fond de pâte d’amandes !! Un delice
, vous voulez rire ? Vous ne connaisser rien a l’humour, et vous vous vexez très trés vite certainement, il a du répondant et un humour a découper au couteau, certes, mais vous devez vraiment vous détendre
Patron très désagréable,voire à chier !devrait se remettre en question où changer de métier,ou faire un stage d accueil des clients qui le font vivre!la nourriture c était moyen mais trop cher par rapport à l antipathie du patron !je vous conseille le pont du corbeau qui est une vraie winstub strasbourgeoise et sympathique en plus,et les repas délicieux!
Tout ce que vous avez décrit avec en prime un patron caractériel impoli et raciste.
Comment accepter les réflexions sur Auchwitz quand on invite des allemands à sa table..
Pas malin prétentieux mais surtout tout le plaisir des mets gâché par son comportement tout au long de la soiree.
A dénoncer sans modération..
Bonjour M. Pudlovski
Encore étudiant, j’avais découvert l’endroit à la fin des années 90 dans l’une de vos chroniques des DNA. Et j’y retourne depuis 3 à 4 fois dans l’année avec le même plaisir et l’assurance de faire un repas simple, goûteux, bien servi et tarifé avec raison. Rien ne change et pour le coup, c’est tant mieux (contrairement à beaucoup de winstubs strasbourgeoises devenues sans âme car rachetées par des businessmen) : la manière d’accommoder les plats, le patron fort en gueule, le cuisinier qui vient saluer la salle, les habitués, le cadre chaleureux et sans prétention, la rue pittoresque entre Grand’Rue, St-Thomas et la Petite France, ce côté à la fois dans la Ville et en dehors…
Définitivement mon adresse de coeur dans le genre devant le Cruchon et le Pont du Corbeau.
Bien cordialement,