L’Opportun
« L’Opportun (Paris 14e): bistrot de garde »
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Comme il y a des pharmacies de garde, il y a des bistrots de service. C’est le rôle que joue Serge Alzerat, ce joyeux paroissien, né à Roanne, Parisien depuis quarante ans, qui prêche les saines vertus de l’andouillette sauce moutarde, du saucisson de Lyon, de la quenelle de brochet façon Nantua. Il joue aussi, à sa manière, le rôle d’anti-dépresseur.
L’autre jour, après le proche enterrement de Robert Sabatier et le pot de l’amitié avec l’état-major d’Albin Michel à la Rotonde, nous sommes allés nous refaire une santé et un moral chez lui. Ravioles du Royans avec roquette et copeaux de jambon Bellota, salade de lentilles et oeuf poché, onglet à l’échalote (servi en version « petite faim »‘ à 21 €, mais généreusement servi tout de même) et belle entrecôte (à 35 € tout de même!) flanquée de pommes sautées, plus le joli saint amour du domaine Lassagne fruité à coeur (29 €) faisaient plaisir et nous requinquait. Voilà un repas qu’aurait adoré Robert.
On y ajoute les coupes de glace pour la fraîcheur ou le simple sorbet cassis (mais qui aurait pu être turbiné pour lui donnait un rien de moelleux): assez pour se faire plaisir ici sans se lasser. Sachez que notre homme, avec sa belle mine de bon vivant éternel dépassant le quintal, restera ouvert à Paris tout l’été. Qu’on se le dise!
Les prix sont devenus déraisonnables pour une cuisine somme toute sans surprise. Mes derniers ris de veau aux salsifis n’avaient franchement rien d’extraordinaire.