Le Petit Pergolèse
« Le Petit Pergolèse (Paris 16e): le repaire d’Albert le charmeur »
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Il veille sur sa salle en patriarche encore jeune, accueillant avec faconde, complicité, brio, le tout seizième qui s’amuse. Vend un Schlosser géant à bon prix, montre son Warhol (une Marylin) près de la cuisine, s’affirme galeriste autant que restaurateur dans son « Petit Pergo » qui est le seul bistrot/galerie d’art à Paris.
Vrai: l’art contemporain n’a pas de secrets pour cet amateur malicieux qui ne s’est pas contenté d’être l’élève doué de Robuchon, Senderens et Huyart à la Crémaillère, dans son Orléans natal. Albert Corre est un cas à part. Un gars unique, un aubergiste contemporain qui crée sa propre mode en jouant la carte du bon classique malicieux.
Ce qu’il propose chez lui? Mais ce que tout le monde aime. Le hareng « façon saur », les girolles sautées et persillées, le carpaccio d’artichaut au parmesan, le pâté en croûte au foie gras, la barbue sauce homardine et le risotto aux truffes: bref, du cousu main, servi avec générosité, qu’un mâcon clessé de derrière les fargots, vient, in fine, soutenir avec solidité.
Albert Corre, grande gueule et grand coeur, vend aussi de la bonne humeur et de la gaité. Ses tables sont conviviales. Son mille-feuille extra fin aux framboises et crème vanille est une petite merveille. Et le soufflé au Grand Marnier (chaud), comme le cappuccino de fruits exotiques ou les fraises des bois avec leur glace yaourt font passer le tout avec art.
Un détail: la maison fait complet midi et soir sans jouer la course aux étoiles. « La cuisine ne compte que pour 50% dans la réussite d’un restaurant« , a coutume de noter Paul Bocuse. Vrai, ce Petit Pergo et son aubergiste contemporaine en sont la joyeuse illustration.