Restaurant Lauth
« Scharrachbergheim: bienvenue chez les Lauth! »
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Voilà l’un des endroits (avec le Buerestuebel de Pfulgriesheim, mais c’est une autre histoire) où j’emmène mes amis parisiens voulant découvrir l’Alsace, la vraie. Nous sommes à Scharrachbergheim, au cœur du vignoble, côté Nord. Daniel Lauth a revu la maison familiale, qui fut une salle de bal dans les années 1960, puis une brasserie années 1980, un brin kitsch de façon moderne, en conservant le charme ancien du lieu.
Cette salle de bois genre « brasserie à la campagne » a le chic paysan. J’imagine que mon copain François Simon, qui a la paternité de l’expression, emploierait le terme de « Ploucland » pour désigner le lieu, son environnement, sa cuisine, son public. Il y a de ça, certes, mais avec sincérité, talent, gentillesse, franchise, naturel, plus du talent et, surtout, beaucoup d’huile de coude. Daniel, bosseur et créateur, a imaginé là une table hors du commun, avec son bataillon de jeunes filles gracieuses en costume régionale, sa carte de plats solides et généreux ses tartes flambées bien faites et plutôt fines, sa fraîche bière faite maison et tirée avec application.
Le voisin Michel Husser, du Cerf de Marlenheim, adore venir à ses heures perdues et utilise la bière non pasteurisée faite ici avec amour. Et il faut avoir quelque culot pour brasser l’orge et le houblon à deux pas des plants de riesling ! On peut venir goûter les flammekueche aux grattons (s’griewe) ou grand-mère (avec oignon revenu dans la crème), sans omettre les natures ou gratinées, exquises, la salade de pot au feu, les cotis au miel, la tête de veau, la timbale de volaille sous croûte, comme à la taverne Katz savernoise, dont je parlais l’autre jour, le soufflé glacé au gewurz, le petit vacherin, le kougelhopf glacé au fruit.
C’est juste de ton, sensible, populeux bien sûr (120 couverts les soirs de semaine, 300 le dimanche). Mais c’est exactement l’Alsace qu’on aime et qu’on a envie d’embrasser sur les deux joues.