Jamais sans Genève

Article du 30 juin 2012

Les maisons du lac © GP

Curieuse ville, entre lac et Rhône, Alpes et Jura, faisant miroiter ses vitrines, ses banques, ses palais. On la voit riche, discrète, replète se cachant, dans les châteaux de Prégny, les demeures de Cologny, aux abords du parc de Mont Repos. Elle abrite les organisations internationales, le Palais des Nations, le second siège de l’ONU, mais aussi celui de la Croix Rouge, comme son émouvant musée.

La cathedrale depuis le parvis © GP

Elle est “ la Rome protestante ”, la cité de Calvin, avec sa cathédrale Saint-Pierre comme symbole. Mais, juste à côté, à fleur de Rhône, des panneaux publicitaires se demandent si “Jésus fumerait un joint, aujourd’hui”, tandis que des discothèques annoncent des shows “ chauds ” tardifs et que les bulletins touristiques fleurissent de réclames pour “ escort girls ” bienveillantes.

Patek Philippe © GP

Ville de la tolérance, capitale bourgeoise, centre de l’horlogerie et de la joaillerie, cité vouée aux arts, à la culture sous toutes ses formes, cette fausse capitale, qui est une petite ville (180000 habitants), abrite une collection unique de palaces historiques, sis entre quais du Rhône et du Mont-Blanc. Les Bergues revisité par Four Seasons avec classe, l’Hôtel du Rhône passé sous l’aile du groupe Mandarin Oriental sans perdre son air années 1950 et revisité sur le mode Art déco, la Paix – revu design- , le Beau Rivage – où mourut Sissi -, l’Angleterre, le Richemond, le Métropole, le Bristol ont tous un passé, une légende, une mémoire.

Four Seasons les Bergues © GP

Le « top » du chic? Evidemment les Bergues, avec sa façade historique de 1834 – ce fut le premier des palaces genevois -, son service plus que parfait, sa table italienne (Il Lago), son bar couru, sa terrasse avec vue sur le lac. Il mène en clin d’œil vers la vieille ville. Là, entre la place du Bourg-de-Four et la grand rue, riche de boutiques de déco et d’antiquaires, bat le vrai cœur de Genève.

Maison ancienne © GP

Sous les façades grises, un vrai village suisse qui fête chaque année son indépendance en costume d’époque, rit dans des auberges du temps passé, mange de la raclette aux Armures – sous la plaque en cuivre signée par Bill Clinton -, des longeolles ou des attriaux au Pied de Cochon, dans un cadre de bouchon joyeusement pomponné.

Dans la vieille ville © GP

Il y a, certes, les musées austères, avec leurs hautes voûtes, leurs fresques Art nouveau (tel celui d’Art et d’Histoire, qui propose avec “ la Pêche Miraculeuse ” de Konrad Witz, millésimée 1444, la première représentation d’un paysage naturel dans la peinture occidentale). Mais il y a surtout les placettes ornées de fontaines, les salons de thé où l’on se réchauffe autour d’un fondant au chocolat ou d’une torche aux marrons, comme chez le délicieux Rusterholtz.

L’ile Rousseau © GP

Toutes ces facettes livrent un visage différent de Genève. On peut, certes, vouloir sa ville à soi, préférer la place Longemalle où trône la boutique Davidoff à la rue de la Corraterie avec ses trente échoppes vouées au luxe joailler ou vestimentaire. Vacherin Constantin ou Patek Philippe sont chez eux, sur une île du Rhône. Les banques sont là des palais XIXe ou des monuments high tech.

Cafe de l’Hotel de Ville © GP

Mais le canton a le cœur large, se diversifiant à Carouge, qui est un village sarde avec ses arcades aux portes de la grande ville. Ou se donnant des airs bucoliques. Ainsi dans le vignoble qui, de Satigny à Soral, flirte avec la frontière française, en lisière du pays de Gex, livrant ses ceps dodelinant, plantés en gamay, chasselas, pinot ou sauvignon, mais aussi ses grandes fermes accueillantes avec leurs toits pentus qui évoquent ceux proches de Franche-Comté ou de Savoie.

Statue de Rousseau © GP

Humaine et rustique, citadine et aristo, bonhomme et historique, fière de sa neutralité, mais active pour redonner sa place à l’homme dans le monde comme il va, Genève livre, chemin faisant, au piéton buissonnier, les bustes et dédiés aux grands hommes qui l’habitèrent: le poète huguenot Agrippa d’Aubigné, le visionnaire rêveur Jean-Jacques Rousseau, le quêteur de signes Jorge-Luis Borges ou le fondateur de la Croix Rouge, Henry Dunant. Tous ont montré que Genève était une ville hospitalière, facile à vivre, douce à aimer.

Passage des degrés-de-poules © GP

Carnet de Route

Y aller

Paris-Genève: 3h par TGV-Thalys depuis la Gare de Lyon (www.thalys.com).

Dormir

Hotel des Bergues © GP

Four Seasons Hôtel des Bergues, 33 quai des Bergues. Tél. 0229 087 000. www.fourseasons.com Ch. 625-1750 CHF.
Palace historique, entièrement remis à neuf, retrouvant son charme historique, avec son grand service, son bar, sa belle table Italienne, face au lac.

Mandarin-Oriental du Rhône, 1 quai Turrettini. Tél. 0229 090 000. www.mandarinoriental.com Ch. 440-1530 CHF.
Monument années 50 luxueusement et sobrement revu Art déco.

Le Beau Rivage © GP

Le Beau Rivage, 13 quai du Mont Blanc. Tél. 00227 166 666. www.beau-rivage.ch  Ch. 550-1300 CHF.
Palace familial qui a gardé le cachet vieille Europe, ses étages en galerie, sa chambre dédiée à Sissi.

Hôtel d’Angleterre, 17 quai du Mont Blanc. Tél. 00229 065 555. www.hoteldangleterre.ch Ch. 520-1100 CHF.
Petit palace revu dans le goût british. Vue sur le lac.

Hotel d’Angleterre © GP

La Cigogne, 17 pl. Longemalle. Tél. 0228 184 040.  www.relaischateaux.com/cigogne Ch. 440-695 CHF.
Mobilier d’antiquaire pour une demeure de charme sous façade Art nouveau.

Escalier du Warwick © GP

Le Warwick, 14, rue de Lausanne. Tél. 022 716 80 00. www.warwickgeneva.com Ch. 150-500 CHF. Moderne et accueillant avec son look années 1970, pile face à la gare. Chambres contemporaines au design soigné.

Hotel les Armures © GP

Les Armures, 1 rue du Puits-Saint-Pierre. Tél. 0223 109 172. www.hotel-les-armures.ch Ch. 455-740 CHF.
Maison XVIIe au cachet rustique dans la vieille ville.

Bel’Espérance, 1, rue de la Vallée. Tél. 0228 183 737. www.hotel-bel-esperance.ch Ch.105-190 FS.
Petite aubaine pas chère, propriété de l’armée du salut, située à deux pas du lac et au pied de la vieille ville.

Manger

Domaine de Châteauvieux, Peney-Dessus, Satigny. Tél. 0227 531 511.
A 13 km du centre, une des Grandes Tables de Suisse, dans une ferme vigneronne. Cuisine inspirée de Philippe Chevrier. Du même: le Café de Peney à Péney-Dessous.

La terrasse au Il Lago © GP

Il Lago, au Four Seasons Hôtel des Bergues, 33 quai des Bergues. Tél. 022908 7000.
Grande table italienne, noble cadre avec fresques et fine cuisine du fier toscan Saverio Sbaragli.

Auberge du Lion d’Or, 5, pl. Pierre Gautier, Cologny. Tél. 0227 364 432.
Cuisine ouvragée à quatre mains signée Gilles Dupont et Tommy Byrne, dans une demeure panoramique plongeant sur le lac. Et son bistrot moins cher.

La Chaumière, 16, ch. de la Fondelle, Troinex. Tél. 0227 843 066.
Ancienne auberge communale revue en belle table au goût du jour. Formule bistrot contigue.

Ambiance au Cafe de l’Hotel de Ville © GP

Café de l’Hôtel de Ville, 39, Grand Rue. Tél. 0223 117 030.
Toute la gamme des plats locaux (longeoles, atriaux, perche meunière) dans un pittoresque bistrot de la vieille ville.

Café du Bourg du Four © GP

Café du Bourg de Four, 13, pl. du Bourg de Four.  Tél. 0223 119 076.
Bistrot à l’ancienne, ambiance locale, fraîche cuisine à l’ardoise.

Lire

“ La Pêche miraculeuse ” de Guy de Pourtalès (Folio), “ Belle du Seigneur ” d’Albert Cohen (Folio), “ Des Villes en Suisse ” (Autrement), “ Suisse ” (Guide Vert Michelin, Guide du Routard).

Pratique

Pour appeler depuis Paris, faire le 00 41 22.

Utile

Suisse Tourisme, 11bis, rue Scribe, 75009 Paris. Tél. 00 800 100 200 30. www.myswitzerland.com.

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Publié le 30 juin 2012 par

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