Le Dali à l'hôtel Meurice
« Dali (Paris 1er): plus parisien, impossible! »
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Est-ce la plus chic brasserie de Paris? Mais ce n’est pas une brasserie. Est ce le « coffe shop » le plus snob et à tout à la fois le plus savoureux des palaces de la capitale? Mais c’est autre chose. Un lieu à part: un rien vestibule, beaucoup salon de bouche, beau, artiste, imaginé par Philippe Starck en clin d’oeil à Salvador Dali, avec son plafond surréaliste, ses fauteuils baroques, ses canapés, son service plié en quatre. On peut y venir pour le petit déjeuner, les tapas à toute heure, les gâteaux du « five o’clock », réalisés avec un incroyable brio par Camille Lesecq, le pâtissier maison.
Yannick Alléno, qui change comme l’air du temps, s’adapte à son époque, crée son propre style sans oublier ses racines et réussit décidément tout ce qu’il touche, a imaginé une nouvelle carte mi-classique mi-moderne, où la tradition donne le « la » à la mode, où le snacking se fait gourmand, où les plats se font plus généreux en hommage aux voyageurs de toutes les époques. Bref, il y a là du tout et de tout pour tous. Et, pour peu qu’on accepte d’en payer le prix, il n’y a au Dali que des heureux.
Les « incontournables », comme les oeufs Bénédictine au saumon, le club sandwich au poulet rôti ou l’impérial salade Caesar dite « palace » sont mitonnés au petit point. On a déjà envie de revenir pour le « cheese burger » numéro 1 de Paris… si l’on en croit nos confrères du New York Times. Mais on peut la jouer gastro sur le mode méditerranéen avec le coeur de romaine au tourteau et à l’huile d’olive, net et probe, comme la divine burrata (« très poivrée ») avec ses petites tomates sucrées, la pissaladière ou la fine tarte de tomate confite à la roquette.
Il y a aussi l’aile de raie aux câpres avec ses pommes fondantes (un régal de grande tradition retrouvée!), le bar à la plancha façon thaï, le coquelet à la diable ou les ravioles de veau au beurre de sauge. Cette grande carte laisse forcément des regrets car on ne peut décidément tout goûter.
Et l’embarras du choix sera décuplé avec le récital des gourmandises pâtissières dont un fantastique saint honoré au chou craquant avec sa crème chantilly vanillée légère comme un souffle, une jolie tarte au citron meringuée ou une tarte aux fraises au goût d’enfance.
On n’oublie pas de saluer au passage une carte des vins malicieuse dont j’extrais le plus que parfait côtes de beaune blanc du domaine de la Vougeraie en 2008 au joli nez beurré qui fait le plus subtil des chardonnay sans lourdeur épousant avec allant la plus parisienne des cuisines du moment.
Tout me fait envie ! Je connais le Bar 228 de ce superbe hôtel pour y avoir déjeuné d’un délicieux club-sandwich au saumon accompagné de frites très fines. Prochaine étape, la cuisine du Dali. Je vais de ce pas jeter un coup d’oeil aux prix…