De Vitrine
« Gand: là où il faut être »
Pas de doute : c’est bien là où il faut être, chez Kobe Desramauts, le sorcier des bois d’In de Wulf à Dranouter, qui a créé cette annexe sympa, drivée par sa sœur Eef en salle et administrée, côté fourneaux, par son jeune disciple Matthias Speybrouck. Ce dernier se débrouille comme un chef pour raconter, à sa manière agile, la cuisine du temps présent.
Deux menus – en 3 ou 4 propositions – content les idées du temps. Le lieu jaune avec son risotto à l’orge perlée et son jus de crustacés, la betterave au fromage de chèvre d’Uxem et estragon, la queue de bœuf braisée au radis ou encore le mille feuille chicorée citron sont bien vus, façon destructurée, mais sans trop de faribole.
Les goûts sont nets, les vins ont du caractère, le service féminin est charmeur et, on a omis de le préciser en liminaire, le décor, un bistrot à l’ancienne, établi avec malice dans une ancienne boucherie, avec ses deux salles, comptoir avec grande vitrine à l’entrée, façon long couloir avec banquettes et cuisine apparente en fond, a du cachet. Nous sommes là dans un quartier mal famé hier en passe de boboïsation aujourd’hui. Gageons que ce lieu y contribue, comme une bonne œuvre, faisant passer pour la ville la plus jeune et la plus sympathique de la vieille Europe.