Gand : faut y aller !

Article du 21 mai 2012

Gand de nuit © Maurice Rougemont

La belle du Nord, la méconnue des Flandres, le secret le mieux gardé d’Europe, le joyau de Charles Quint (qui y naquit en 1500 et fut baptisé en l’église Saint-Bavon), c’est elle. Magnifique, la nuit, quand s’éclairent les demeures Renaissance du Graslei, la forteresse du Gravensteen ou le château de Gérard le Diable. Belle, le jour, entre les ruelles du cœur historique, non loin des rives de la Lys.

Quai du Graslei © GP

Depuis des années, on se demandait pourquoi Bruges, la voisine, attirait la foule, alors qu’elle somnolait dans la nostalgie de sa grandeur. Puis la ville a fait sa toilette, elle la fait encore, se bâtit, plein centre, des halles nouvelles sur le modèle médiéval revu contemporain. Ses principaux bâtiments ont fait une cure de jeunesse. Une promenade nocturne sur les canaux illuminés suffit à se persuader que voilà bien une des plus belles villes d’Europe.

Photographes dans Gand © Maurice Rougemont

Sa tradition, aussi, est littéraire. Françoise Mallet-Joris y situa, jadis, “ le Rempart des Béguines ”. Hugo Claus, l’auteur du “ Chagrin des Belges ” y vécut la vie de bohème. Jean Ray, le fantastique, y naquit en 1887. Le Baron Horta, grand prêtre de l’Art nouveau, et Maurice Maeterlinck, prix Nobel 1911, font eux partie de ses enfants. Ceci suffit-il à donner à l’ex-Manchester flamand une âme artiste? La ville se retrouve aujourd’hui dans sa vocation jeune, vivante et universitaire (65000 étudiants!), comme dans son ambition culturelle.

Les jeunes Gantois devant la boutique de moutarde © GP

Le musée d’Art contemporain (le SMAK), dans une splendide structure Art déco, y montre des Warhol, Klein, Alechinsky, Bacon, Raysse, Asger Jorn, à côté des Joseph Beuys. Juste en face, le musée des Beaux Arts, dans un bel immeuble néo-classique, dévoile des Breughel, des Jérôme Bosch et des Delvaux dans une atmosphère presque détendue. Le tout dernier musée de la ville? Le STAM, consacré à la ville de Gand, son histoire, sa richesse, un lieu hypermoderne en lieu et place d’un hôpital avec cloître du XVIIe siècle.

Le STAM © GP

La dérive près des canaux, la visite des bars où coulent bière et genièvre, la découverte, éblouie, du polyptique de l’agneau mystique des frères Van Eyck en l’église Saint-Bavon, ou encore la silhouette médiévale, impressionnante, du château du Gravensteen au cœur des choses : voilà qui requiert le voyageur un tantinet curieux.

Le quai du Graslei © Maurice Rougemont

Dans tous les cas, en veillant ici à préserver la promenade du soir comme un instant privilégié et à céder aux doux plaisirs des collections de bars entre ‘t Velootje et Rococo, dans une demeure ancienne en stuc, comme perdue entre deux siècles, on se dira que Gand est un plaisir qui se partage. Voilà une cité où le mystère et le romantisme ont encore un sens.

Y aller

Paris-Gand en 2h05 depuis la gare du Nord avec le Thalys (rens : 08 36 35 35 36 & www.thalys.com).

Utile

Tourisme Flandre & Bruxelles, 6, rue Euler, 75008 Paris. www.tourismebelgique.com

Office du Tourisme de Gand, Sint-Veerleplein. Gent. Tél. + 32 9 266 56 60. www.visitgent.be

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Publié le 21 mai 2012 par

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