Chez Charles

Muriel Robin, Laetitia Casta, Guy Bedos, Jacques Dutronc, qui y viennent en voisins, connaissent la demeure, sise à deux pas de leur pieds à terre corses. La maison, sises en bordure de route s’est agrandie, embellie, certes, et modernisée sous la houlette de Joseph Fondacci. Les chambres jouent les tons contemporains et le modernisme un peu appuyé, façon hôtel de chaîne, non sans froideur, avec leurs balcons face à la mer. La piscine à débordement, sur l’arrière, s’ouvre au snacking.

En salle et en terrasse, un service complice propose la cuisine ouvragée d’Olivier Lozac’h, qui est, comme son nom ne l’indique pas, natif du Pas de Calais. D’où cette composition malicieuse sur le thème des betteraves et de la queue de boeuf, en pressé avec sa cecina du Leon, ses rouelles de boeuf truffées et lard de Colonnata, plus une fougasse à la sauge en pain perdu.

Il y a aussi les flancs de rougets juste snackés avec leur galette moelleuse de potiron et épinards frais, plus la saladine de betteraves (bon sang nordiste ne saurait mentir!) « tout en couleurs », le pavé de lieu à l’ail nouveau avec son roulé de blettes et ses pommes de terre au lard corse, plus petits pois frais, tomates séchées, vert de sucrine, fumet d’arêtes émulsionné au foie de lotte fumé, indique que Lozac’h, formé chez Jeunet à Arbois puis au Cala Rossa aux côtés de Georges Billon, ne manque pas de savoir-faire.

On y ajoute des desserts malicieux (fraîche déclinaison menthe/chocolat façon after eight avec sa soupe glacée au gel et parfum de combawa ou sphère meringuée au chocolat noir et gianduja à la fleur de sel de Guérande avec son mini mi-cuit et sa crème glacée au miel de maquis, son lait de poule façon crème anglaise). Sans omettre une carte des vins qui fait la part belle à la Corse dans ses grandes largeurs.