Dallal
« Tel Aviv: régalez vous chez Dallal! »
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C’est une demeure de charme au coeur de Névé Tsédek – autrement dit « les piliers de la Justice »-, tout un programme pour cette partie ancienne, entremêlée de ruelles du vieux Tel Aviv qui se rénove avec bonheur, avec ses galeries d’artistes, ses boutiques chics, ses terrasses ombragées. Le lieu a le cachet du passé retrouvé, joue ici les salons de réceptions aguicheurs et rétros. Plus loin, se dévoile une boulangerie dont on reparlera. Pour l’heure, il s’agit de découvrir l’enfant prodigue du moment.
Il s’appelle Golan Gurfinkel, est jeune, a des airs de cover boy, a été formé en France, chez Marc Meneau à Vézelay, est revenu chez lui, en Israël (son père est originaire de Roumanie, sa mère de Salonique) travailler les produits de son pays, leur faire rendre un son autre et c’est pourquoi sa démarche touche. Epaulé par la patronne du lieu, la non moins jeune et dynamique Andrea Leitersdorf, fille d’architecte londonien, d’origine hongroise, il donne libre cours à son imagination, en entremêlant, avec talent, ses racines.
Ses petites merveilles? Une salade de lentilles noires, cuites lentement, simplement bouleversante, avec sa crème de sésame (la tehina), son rien de cumin, puis la bruschetta d’anchois à la tomate, poivre, aubergine et tapenade, ou encore ces artichauts aux herbes si croquants et si tendres à la fois. Mais il y a surtout ces aubergines fumées à la féta – superbes!-, ces gnocchi au crabe, ces calamars grillés au charbon de bois relevés d’une crème de houmous, la purée de pois chiches, sa sauce tatbilla finement épicée, son huile d’olive au goût d’élixir magique.
Avec un chardonnay Clos de Gat, aussi bon qu’un beaune clos des Mouches de Drouhin, on est vite sous le charme. D’autant qu’il y a cet air de maison orientale relax, ces petites choses qui défilent encore, comme le tartare de poissons du moment façon boulettes avec ses oignons d’Espagne, pickles et yaourt ou l’exquis fish kebab avec tzatziki, tomates grillées et olives de kalamata, qui fait cousiner cuisine israélienne et saveurs grecques. C’est frais, drôle, disert, exotique, sans tape à l’oeil.
Voilà, à l’évidence, une perle à saisir.
Très belle adresse, les plats excellents, inventifs, on sent la culture de l’Esperance, les vins raisonnables, un chablis de Jean Durup pour à peine 40€, nous avons tout de même opté pour le chardonnays, et que dire de l’accueil? Charmant, attentionné, pro! Certainement que la boulangerie est du même niveau, le pain un délice.
Seul bémol, un peu trop bruyant. Mais vraiment à essayer.