L'Intention
« La bonne Intention (Paris 3e) de Cédric Barbarat »
C’est un nouveau bistrot propre sur lui, au coeur du Marais charmeur et champêtre. La rue de Turenne est à côté, comme le musée Picasso ou la si jolie rue du Parc Royal. Le menu de midi n’est pas mal vu, l’addition pas bien méchante, les intentions de Cédric Barbarat, le chef-patron, qui a travaillé dans les groupes Ducasse (il fut le sous chef de la Cour Jardin) et Accor (là il fut celui du Pulmann Versailles, ex Sofitel), qui exerce là en one man chaud, probes et sans opprobre. Le cadre est neutre, tranquille, assez zen, avec ses pierres grattées, ses luminaires modernes, sa façade avenante, son comptoir, ses sets et serviettes en papier (hélas).
Bruno Verjus, mon cousin et copain de Food Intelligence, m’avait cornaqué ici même, car le lieu manque manifestement de supporters. Il faut dire que ce midi, c’était le grand vide (à part nous deux), alors qu’il n’y avait guère à redire à la gentille salade romaine à l’estragon, sauce estragon et lard fumé, condiments pois chiche, citron et coriandre (façon houmous liquide) avec pain de campagne ou encore le risotto Arborio à l’oignon rouge, chorizo et taleggio.
Pas de quoi crier au génie, certes, d’autant que le dit risotto était plus noyé que mouillé – mais Bruno vantait assez judicieusement cette cuisson et cet assaisonnement « all’onda », qui ne déplairait pas aux gourmands/gourmets vénitiens. On ajoutera en guise de gentil dessert, plus assemblé que cuisiné, un petit suisse au caramel liquide, propre à retomber en enfance. On ajoute, au verre, le fringant « p’tit canon » issu de merlot en fronsac qui coule en bouche comme du velours.