Bistrot des Clercs
« Valence: quoi de neuf? Les Clercs! »
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Rien de plus vieux et rien de plus vrai que ce « bistrot 1900 » sis au cœur du vieux Valence, face à la fameuse maison des têtes ? Pas du tout ! Cette recréation est due à Michel Chabran, le chef valeureux de Pont de l’Isère, golfeur de charme, tennisman fougueux et chasseur de truffes, qui a ouvert en novembre 1994. Pourtant, tout ici évoque un bistrot à l’ancienne avec ses globes lumineux, ses cuivres, ses patères, ses tables bien nappées, son comptoir en marbre, ses murs évocateurs.
Il y a les photos d’amis, les objets chinés, le sol carrelé, les banquettes à fond de salle et les niches. Bref, le lieu fait tellement illusion qu’on croit qu’il a toujours été là. On ajoute l’accueil et le sourire de la pétulante Laetitia, le service amical et complice, sans omettre, bien sûr, la cuisine qui ne triche pas, jouant la simplicité bon enfant avec une sagesse idéale et louable.
Ravioles d’escargots à la crème d’ail, terrine de foie gras avec son chutney et sa pogne toastée, nems de saint marcellin, quenelle de sandre « maison » à la crème de crustacés ou traditionnelles ravioles de la Mère Maury ne donnent que du bonheur. Il y a aussi la terrine de queue de bœuf sauce gribiche au raifort, le velouté de champignons aux copeaux de foie gras et le carpaccio de lotte avec ses mini quenelles de mascarpone, son huile d’olive et ses câpres. C’est vif, sympa, drôle, traditionnel, mais aussi ancré dans l’air du temps.
Michel et Laetitia, qui ne se contentent pas de tenir leur maison avec humeur et de recevoir avec chaleur, prennent aussi le temps de visiter leurs confrères. Eux, qui se sont connus lors d’un congrès de Jeunes Restaurateurs de France, proposent ici exactement ce que les « grands chefs » toqués et étoilés adorent manger ailleurs, mais n’osent pas faire chez eux.
Il y ainsi le lieu jaune au chou vert croquant, le poulet aux écrevisses avec ses tagliatelles, la bavette de Black Angus avec ses pommes Pont Neuf, l’onglet piqué aux olives avec son gratin dauphinois, la belle tête de veau sauce gribiche comme le formidable rognon cuit entier au vinaigre qui se mangent sans faim. La maison ouvre sept jours sur sept, accueillant souvent les grands voisins le jour de leur fermeture pour goûter le met canaille du moment.
Les desserts ont le goût d’enfance : pain d’épices et glace cannelle, panaché de macarons glace nougat, soufflé glacé au Grand Marnier, gaufre maison et sa chantilly, macaron au caramel salé et sa crème glacée, vrai baba au rhum flanquée de sa crème pâtissière, belle crêpe Suzette servie dans les règles. Les crus rhodaniens de qualité sont signés Delas, Combier, Jaboulet, Gaillard, Chèze ou Colombo, sans omettre le friand viogner du copain Duboeuf ou le délicieux aligoté de Châtillon en Diois de Didier Cornillon dont on ferait bien son ordinaire. Bref, les lumières du vieux Valence ne s’éteignent jamais ici même et l’on se dit que la vie est belle au Bistrot des Clercs.
Je connais ce « bistrot » on y mange divinement bien et le sourire de Laetitia est délicieux, comme sont dessert…
A part une souris d’agneau brûlée et un service grincheux, je n’en pense plus rien.
Bonjour Monsieur Pudlowski, une rectification concernant l’aligoté de Châtillon en Diois qui est de Didier Cornillon et non Cirnillon. Ravi de lire une ligne à son sujet! Cordialement,