C’était, sinon une vallée perdue, du moins la parente pauvre des Trois-Vallées. C’est devenu le repaire de l’authentique, comme un conservatoire de la vraie Savoie, avec ses vingt-deux hameaux rustiques, ses chapelles baroques (dont ce chef d’oeuvre en plein champ ou en pleine neige: Notre Dame de la Vie), sa placette de village, avec sa mairie rose et son clocher gris, illuminée le soir, ses fermes d’autrefois.

Bien sûr, Saint-Martin-de-Belleville a enfanté deux gentils monstres : les Ménuires, qui a fêté ses quarante ans en 2006, à 1850 m. d’altitude, et Val Thorens, la futuriste, créée en 1972 à 2300 m. Reste qu’elle-même, petite reine non dite de la vallée des Belleville, n’a pas changé, offrant les émois du grand ski et les forfaits des Trois-Vallées, sans renier sa situation traditionnelle à 1450 m.

Elle s’est développée sans vendre son âme au diable. Même si sa nièce des Ménuires a grandi trop vite, avec ses immeubles barres (celui du VVF a été détruit pour être remplacé par les chalets des Airelles), Saint-Martin a su rester proche des alpages. Ils sont d’ailleurs nombreux les skieurs de Courch’ et de Val Tho’ à se retrouver le midi dans ses fermes-auberges, à y retrouver le goût de la Savoie d’avant comme les Souchal à Chantacoucou. Les militants de la vraie montagne ? Ils fabriquent la tomme de chèvre avec le lait de leurs bouquetins, comme Richard et Fernande Martin à Villarenger, ou encore le fromage l’été à Chasse, dans son alpages, qu’il propose au Montagnard, au village, comme Eric Suchet.

Outre le grand ski tout schuss, ou celui de fond, on peut s’adonner à l’exotisme des traîneaux à chiens, comme au Québec. Ou à la randonnée en raquettes, qui se pratique depuis les Ménuires et mène à travers les hameaux de la Loy ou de Béranger, en compagnie de Michel Perret. Ce guide bavard prend le temps de conférences spontanées sur les lotissements, les modes du temps, les gourmandises de toujours, bref “ la vraie Savoie ”, le temps de permettre aux flâneurs heureux de reprendre leur souffle.

Le nouveau sport de Saint-Martin et des habitants de la vallée des Belleville? L’art de vivre. On construit partout, mais savoyard, comme aux Chalets Cocoon de Saint-Marcel et aux neufs Chalets du Gypse, juste au-dessus de Saint-Martin. Au cœur du bourg, l’hôtel éponyme joue, sous la houlette des Olive, le rôle de halte au luxe douillet. Quant aux Meilleur de Saint-Marcel, René et son fils Maxime, ils s’amusent, dans leur Bouitte, à réinventer la gourmandise des Alpes à leur manière ludique. Bref, voilà une station d’aujourd’hui qui, sans se forcer, a su garder son âme de village de toujours.

Carnet de Route

Y aller

TGV en 4h20 depuis Paris-Gare de Lyon vers Moutiers-Salins. Rens. 08 36 35 35 35.

Séjourner

Le Saint-Martin. Tél. 04 79 00 88 00.
Des chambres cosy, certaines avec mezzanine, une décoration boisée, une situation perchée au cœur du village: voilà ce qu’offre ce chalet chaleureux, avec sauna, hammam et mini-club pour les petits. Ski à la porte de la demeure, salle à manger de pension et restaurant le Grenier.

La Bouitte, Saint Marcel. Tél. 04 79 08 96 77. Fax 04 79 08 96 03.
Chambres et suites boisées adorables, portant des noms de jeunes filles, un sauna et une grande table.

Les Chalets du Gypse. Tél. 04 79 09 45 00. Fax 04 79 06 71 89. Appart. 1120-2053 € pour 1 sem.
Très chic résidence savoyarde nouveau style dominant le village, avec ses chambres pour les familles et sa piscine couverte.

Edelweiss. Tél. 04 79 08 96 67. Fax 04 79 08 90 40.Demi-pens. 95-125 €. Hôtel familial, rustique, sans prétention.

Rapporter

Produits régionaux au “ Coin des Producteurs ”. Objets de déco chez “ Avec des Fleurs ”. Pâté bellevillois chez les frères Eybord, Tomme de chèvre chez les Martin à Villarenger.

Lire

Guide Bleu « Rhône-Alpes »; Guides Verts Michelin « Alpes du Nord »; Guide du Routard « Alpes ». « Ma terre, ma vie: la vallée des Belleville » (éd. du Cembro).

Utile

Maison du Tourisme, 73440 St Martin de Belleville. Tél. 04 79 00 20 00. www.st-martin-belleville.com