Kaya

Les Ménuires, ce gentil monstre des années 1960, avec ses pistes au cœur des Trois Vallées, a réussi à faire oublier ses barres résidentielles.  Au cœur de Reberty, mué en îlot de résidences cosys, coexistant avec l’ex-Club Med, est né le Kaya. Les Saint-André, promoteurs à Valence, qui avaient relooké le Bailli de Suffren, face aux îles d’Hyères, pour en faire, déco « côté Sud » aidant, une halte de charme aux portes de Saint-Tropez,  ont joué le grand chalet de luxe avec sobriété.

Il y a les chambres et suites version zen, à coup d’ardoise, pierre, mélèze, verre et lin. Les teintes douces, les équipements de détente (piscine couverte, hammam, sauna, plus salon de massage) donnent le ton du lieu : haut de gamme. On y ajoute un service jeune et souriant au diapason. Et la demeure fait l’événement à feu continu. En prime, la cuisine fine, soignée, sans prise de tête, de David Archinard. Ce jeune ancien de Rostang mise le Sud lié à la Savoie nouvelle vague, composant des menus dits « éphémères » changés quotidiennement.

Ses réussites? Elles nomment velouté de potimarron ou risotto au beaufort et cromesquis aux lentins de chêne. Et encore filet d’omble chevalier avec sa compotée de sucrine au cresson avec carotte jaune et pâtisson, râble de lapin rôti au sauté de topinambours et artichauts aux truffes, avant le pain perdu à la rhubarbe ou encore le vacherin glacé aux fruits exotiques qui constituent de bien jolies choses.

Le restaurant qui se nomme le K, se mue en brasserie avec terrasse le midi, jouant l’omelette au lard de ferme, les pommes de terres au saumon fumé, la potée savoyarde, avec ses diots, sa saucisse à l’ail  sa poitrine fumée et la pièce de bœuf au sautoir avec sa purée aux herbes. Les familles sont là, heureuses, clamant, à qui veut l’entendre que « ça déchire aux Ménuires » ! La carte des vins mêle le vignoble savoyard et le proche Bugey avec la vallée du Rhône livrent des crus fruités de caractère. Bref, on est dorloté au charme dans cette station qui jouait jadis « Sarcelles-sur-Neige ».