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Astier

« Astier est toujours Astier (Paris 11e) »

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Article du 5 février 2012

Le service du vin © GP

Un bistrot de quartier du vieux Paris, ses nappes à carreaux, son menu-carte sympa, son ardoise changeante, ses plats de toujours, ses vins malicieux sur une carte abondante: c’est Astier, que fit connaître le déluré Michel Picquart dans les années 1970 – c’était à mes débuts au Quotidien de Paris. Frédéric Hubig l’a repris il y a six ans, développant la carte, gardant un menu agile, innovant avec des plats au goût du jour, poursuivant la quête des bons vins de partout. Ce petit empereur de bouche (il possède Sassotondo et Jeanne à deux pas, le Moderne derrière la Bourse) en fait sa perle « popu ».

Coeur d’artichaut et brandade © GP

Terrine de jarret au foie gras © GP

Ce midi, Robert Guédiguian déjeunait avec des amis, on se tutoyait d’une table l’autre. Bref, c’était joyeux et gourmand à la fois. Marbré de jarret de cochon au foie gras et coulis d’endives caramélisées (mieux que la salade d’oreilles de cochon au miel un peu perdues dans la frisée) ou artichaut farci de brandade étaient épatants. Les bourgognes du jour avaient de la gueule. Le hautes côtes de nuits rouge d’Anne Gros en 2009 faisait une bouteille de classe.

Quenelle de brochet façon André Jeunet © GP

Lard croustillant © GP

La quenelle de brochet comme chez André Jeunet à Arbois à l’hôtel de Paris – où le fiston Jean-Paul la pratique toujours – était superbe. Comme le lard croustillant et épais, servi en cocotte (Staub) avec les légumes du pot, faisait merveille. En issue, c’est baba au rhum avec sa crème légère et son sirop rhumé, plus une pomme fruit au four parfumée au pain d’épice et additionné de grains de cassis. J’oubliais au passage le (plantureux) plateau de fromages de chez Anthès. Bref, on est heureux à moins.

Baba au rhum © GP

Pomme confite au pain d’épice et cassis © GP

Astier

44, rue Jean-Pierre Timbaud
Paris 11e
Tél. 01 43 57 16 35
Menus : 20,50 (formule), 26,50 (menu sans fromage), 35 €
Carte : 55 €
Métro(s) proche(s) : Parmentier, Oberkampf
Site: restaurant-astier.com

A propos de cet article

Publié le 5 février 2012 par

Astier” : 12 avis

  • MANOLO GONZALEZ

    Bistrot tipico parisino, de gran calidad, cocina autentica y buen servicio
    he cenado mas de diez veces y siempre muy bien
    buenisimos los arenques, que sirven en una terrine acompañados de patatas y pepinillos
    la anduillette aaaaa estupenda, pero solo si te gustan los sabores muy fuertes…
    la bandeja de quesos, antes del postre, espectacular.
    relacion calidad/precio muy recomendable
    merece la pena

  • Bonjour
    Michel a été pendant de longues années et cela bien avant qu’il soit restaurateur un de nos meilleurs clients foie gras et truffes bien sur mais aussi perdreaux,faisane,bécasses ,grouses et bien sur lièvre a la royale servi quelquefois avec un Petrus ou un vin de la Romanée amené par mr Leroy en personne
    nous lui avons d’ailleurs bien rendus la pareille car pendant des années au moins une fois par semaine après notre fermeture go to the Villaret et la tous les cuisiniers possible de Paris chacun a des tables différentes
    et puis alors tous regroupés ,les fermetures quelque fois très tardives
    après son décès nous y sommes retournés quelquefois mais la nostalgie a finie par nous en éloigner peut être alors maintenant en pèlerinage puisque semble t il c’est toujours aussi bon que dans ces années mémorables
    Que de souvenirs!!!
    Patrick Asfaux ex restaurant A Sousceyrac Paris

  • Fraulein

    Une découverte qui date d’hier et c’était… délicieux! A ne rater sous aucun prétexte si vous êtes dans le quartier.

  • Marion

    Venir et revenir chez Astier, pour un repas entre amis souvent, un tête à tête avec mon cher et tendre parfois, c’est à chaque fois juste, goûtu, arrosé avec intelligence. Effectivement ambiance « popu » des plus plaisantes, ça sent l’habitué, la tête connue, le touriste averti, les voisins du coin. Ca passe bien, très bien. Et à chaque fois!

  • Jean-Louis

    Merci, pour ces infos, au plaisir

  • Feuilly

    Thierry Coué, ancien chef des Amognes et jadis second d’Alain Senderens, est désormais chez Wajda, 10 rue de la Grande-Chaumière (6e). Rodolphe Paquin est toujours au Repaire de Cartouche (11e) et propose notamment une remarquable carte de gibiers. Quant à Passavant, je crois qu’il s’est installé en Province.

  • Jean-Louis

    Merci Mister Feuilly,
    vos commentaires sont à la hauteur de l’homme Michel Picquart, je retournerais très bientôt au Villaret et chez Astier, où on peut encore rencontrer de vrais gaulois illuminés par la vie et l’amitié. Je joins à ces éloges, un mec que j’adore Rodolphe Paquin. Bon, j’ai quitté Paris pour Toulouse mais je reste nostalgique de toutes ces virées chez les gens normaux. Les Amognes étaient un restaurant plaisant aussi, je ne sais ce qu’est devenu ce chef. Un autre ami qui a joué au rugby avec moi, Passavant, dit Nanard tenait aussi commerce dans ce quartier du 11ème. Amicalement. Désolé Mr Pudlowski de nous servir de votre toile avec abus mais pour la bonne cause.

  • Feuilly

    Michel Picquart nous a quittés. Je me souviens de sa crémation au Père-Lachaise. J’avais prononcé quelques mots, citant Rabelais. C’était :

    « Dans le Cinquième Livre de François Rabelais, celui-ci délivre un ultime message dans l’Oracle de la Dive Bouteille qui tient en un seul mot : « Trinch », c’est-à-dire « Bois ».

    Dans l’Abbaye de Thélème, une communauté laïque imaginée par François Rabelais dans laquelle Gargantua est le contre-pied de l’institution monacale, la règle est : « Fais ce que voudras ».

    De la vie des Thélémites, François Rabelais nous dit : « Grâce à cette liberté, ils entrèrent en louable émulation de faire tous ce qu’ils voyaient plaire à un seul. Si l’un disait : « Buvons », tous buvaient ».

    C’est pourquoi je vous invite à cette règle en concluant par l’acclamation rabelaisienne : « Buvons ! Buvons ! Buvons ! ». »

    Le Villaret est désormais entre les mains d’Olivier Gaslain, qui a été formé par Michel Picquart. Il pratique un autre genre de cuisine, tout en s’inspirant de celle de son maître. La gouaille est autre aussi. Michel aimait le whisky sans doute plus que de raison – Michel Couvreur -, mais il avait là aussi construit une carte des vins remarquable (dont l’esprit a été perpétué au Villaret). Jean-Christophe Piquet-Boisson lui, est bien vivant et continue de proposer avec bonheur des vins qui ressemblent à du vin.

    Mais revenons à Astier. En 1990, alors que j’étais chef d’enquêtes avec Jean-Luc Petitrenaud au Guide Pudlowski du Paris Gourmand (Editions Albin Michel), j’écrivais sur Astier : « Dites-nous donc où boire un haut-brion 80 à 350 francs la bouteille ou une Réserve de la Comtesse 87, le second vin de Pichon-Longueville Comtesse de Lalande à 110 francs ? Ne cherchez plus, c’est ici, dans ce bistrot d’angle d’une rue presque misérable que de tels plaisirs sont offerts (le mot est juste) par le rond, rabelaisien, gueulard et généreux Michel Picquart. Tout comme l’est l’incroyable et unique menu-carte à 115 francs où vous taillez largement dans votre terrine, picorez la friture de petits céteaux, croquez avec délectation dans la cuisse de lapin, avalez sans attendre une andouillette diplômée de l’AAAAA, savourez un considérable plateau de fromages (attention néanmoins aux fins de service) et finissez par un dessert de bon aloi. Service souvent débordé, mais d’une gentillesse exquise. Si le Tout-Paris ne vient pas encore ici, c’est que le bouche à oreille ne fonctionne pas comme il devrait et c’est tant mieux. »

    Il y a un brin de nostalgie dans tout cela, bien sûr. Mais cela ne fait-il pas chaud au coeur ?

  • Jean-Louis

    Bonjour,
    Et maintenant Monsieur Feuilly, le Villaret est-il toujours aussi gourmand avec ce jeune chef prometteur. Ce dernier est un des personnages qui a marqué ma vie de client, entre son grand coeur conjugué à un caractère déroutant mais assumé, vraiment un personnage avec quelques remarques mémorables « Enlève les glaçons si tu n’as pas de place pour le whisky » Putain, je savais bien que vous étiez des chieurs, si ta copine veut de la viande cuite, elle prend du paleron, mais moi je n’abîme pas mon entrecôte » Elles sont bonnes tes frites « connard et combien crois-tu qui les épluche encore à la main les patates dans tout Paris » J’ai mangé chez lui les meilleurs harengs pomme à huile du Monde, c’était en 90, même si Claudia Schiffer m’avait proposé la botte, je lui aurais répondu, attend que je finisse mes harengs. Putain entre le personnage et sa cuisine, ses amis notamment la Lulu qui passait tailler la bavette, le Piquet-Boisson qui nous faisait déguster des merveilles, que du bonheur tout cela

  • Feuilly

    Mea culpa, c’est exact, mais à cette époque il était encore avec la Mère Astier. Il n’est devenu propriétaire que plus tard comme semble l’indiquer le GaultMillau millésime 1982, lorsque Astier est signalé la première fois dans le guide : « C’est l’ancienne tenancière des lieux qui tient gentiment la main de Michel Picquart, son remplaçant, lequel n’avait jamais mis les pieds dans une cuisine avant de racheter ce bistrot. »

  • C’était bien en 1975 (date de mon premier papier sur lui dans feu « le Quotidien de Paris »). OK pour Michel Picquart. A ne pas confondre avec Jean-Marie Picart qui tenait à la même époque le Petit Bacchus, rue du Cherche Midi.

  • Feuilly

    C’était au début des années 80 et non dans les années 70, déluré, oui, mais sur le mode de la gouaille d’un titi parisien, aujourd’hui regretté : il s’appelait Michel Picquart et non Jean-Marie Picart !

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

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