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Landtmann

« Vienne: la vérité sur le Café Landtmann »

Article du 3 décembre 2011
Café Landtmann © Maurice Rougemont

Café Landtmann © Maurice Rougemont

C’est – c’était – mon café préféré. J’y venais, près du Burgtheater et à deux pas de l’hôtel de ville, retrouver l’atmosphère du temps jadis, celle du « monde d’hier » – cher à Stefan Zweig -, les ombres de ceux qui fréquentèrent le lieu créé jadis par Franz Landtmann en 1873, repris, en 1976, par la famille Querfeld, qui gère cinq autres établissements, comme le Café Hofburg, le Café Mozart, le Café Résidenz, la Hoftbackstube, sans omettre le Landtmann’s Parkcafé.

Journaux au Café Landtmann © Maurice Rougemont

Le Landtmann, sur le Dr Karl Lueger Ring, du nom du maire antisémite de la ville, à l’aube de la Grande Guerre, fait illusion avec ses boiseries sculptées du temps jadis, ses vieilles tentures, ses recoins cossus, ses grâces baroques, ses quelques vieux habitués fidèles. Il y a la salle en longueur, charmeuse, celle de côté, un peu étriquée, la terrasse avec ses vitres bombées, la foule qui s’agglutine, le service qui fait face, vaille que vaille, au succès.

« Maroniblüte » © Maurice Rougemont

On pourrait s’en moquer. Faire semblant de lire l’un ou l’autre des journaux du jour et oublier que la pâtisserie proposée est assez médiocre: la Esterhazy Torte gélatineuse, alors qu’elle devrait être croquante, la torche aux marrons (on dit ici « Maroniblüte ») carrément écoeurante et bourrative, ou encore le Topfenknödel servi avec sa rote grütze, sorte de quenelle de fromage blanc assez fade, avec sa « bouillie rouge ». Bref, c’est inoffensif, quasi industriel – on se doute que tout est préparé ensemble pour les divers établissements du même groupe – et surtout sans goût précis ni finesse aucune.

Un habitué lisant le journal au Café Landtmann © Maurice Rougemont

On est attristé à l’idée que Romy Schneider, Curd Jurgens, Peter Ustinov et tant d’autres fréquentèrent le lieu. Qui garde son charme surranné, son élégance Bidermaïer, ses grâces d’un autre âge. Une solution pour y être heureux: s’y contenter d’un café – un Kleine Schwarzer et un verre d’eau – qui vous coûtera 4 €, en vous donnant l’illusion de voir apparaître Schnitzler, Zweig ou Stifter, à la file ou côte à côte.

Enseigne © Maurice Rougemont

Landtmann

Doktor-Karl-Lueger-Ring 4
1010 Vienne
Autriche
Tél. +43 (0)1 24 100 - 100
Horaires : 7h30-minuit
Fermeture hebdo. : Ouvert tous les jours
Site: www.landtmann.at

A propos de cet article

Publié le 3 décembre 2011 par

Landtmann” : 5 avis

  • Viennois

    La vérité sur le café Landtmann 🙂
    Merci pour vos éclairages , votre blog est ….amusant

  • Sam

    Bonjour,

    Pour avoir longtemps vécu à Vienne, je me permets de vous signaler que la première photographie illustrant l’article (l’inévitable couple impérial…) correspond au Café Central et non au Café Landtmann.

    Bien à vous et merci pour votre excellent blog,
    Sam

  • lobster

    Curd Jurgens que Francois Truffaut citait comme « le plus mauvais acteur au monde »

  • La réponse est dans le blog => https://www.gillespudlowski.com/critiques/vienne

  • emma

    bonjour,
    c’est mon premier sejour (j’y suis pour le week-end)dans la capitale Autrichienne : j’étais en train de préparer mon programme pour demain et je découvre votre article… merci de cette (regrettable) information.
    Vous semblez bien connaitre la ville : quels endroits conseillez vous ??
    Cordialement,
    Emma

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