Mondo Hotel

La façade du Mondo Hôtel © GP

Pas terrible l’hostellerie ostendaise! Il y a bien des façades 1880 ou 1920 aguicheuses, du néo baroque ici, de l’Art déco là, un peu de modern style aussi, bref ce que les brochures touristiques nomment, non sans fierté, « un patrimoine de bon goût », incitant même à  » se loger dans un bâtiment patrimonial ». La vérité oblige à dire que tout ce qui est ici proposé n’est franchement pas terrible et joue souvent dans des catégories inférieures à leur classement officiel.

La faute à qui? Aux hôteliers qui n’y croient guère et n’entretiennent guère leurs bâtiments souvent classés, aux clients peu regardants, aux congrès nombreux qui incitent plus à renouveler les chambres qu’à les embellir. Bref, on ne trouve rien ici qui ne fasse rêver. Il y a bien le Thermae Palace, avec ses belles colonnades et ses chambres inégales, où fut tourné les Lèvres Rouges par Harry Kümel avec Delphine Seyrig (c’était en 1971 – autant dire un siècle!), l’Andromeda, au luxe années 1980, genre blockhaus, avec zéro charme, face au Casino Kursaal, l’hôtel du Parc, totalement Art déco et qu’on a guère dû rénover depuis les années 1920, le très modeste Louisa, l’Imperial qui est tout sauf… impérial ou encore le fonctionnel Royal Astrid qui a dû être démodé le jour de sa construction.

Le salon au Mondo © Maurice Rougemont

Le meilleur exemple de cette pauvreté hôtelière ostendaise ? Le Mondo, qui appartient à la chaîne Standton et qui est l’un des plus récents. Il y a la façade de 1928, du pur style Art déco, la salle genre brasserie du rez de chaussée avec sa photo de vieux loup de mer qui impressionne, les chambres avec leur mobilier design. La brochure fait illusion. L’ascenseur, mal entretenu, comme les chambres, font comprendre qu’en trois ans – eh oui, cet hôtel n’existait pas avant ! – le lieu a pris un méchant coup de vieux. La chambre de ma voisine (la 102, étriquée, façon clapier) sentait les pieds. La 104 avec ses fenêtres en rotonde sur la rue a de l’allure, mais la salle d’eau déçoit. Celles des autres chambres, avec leur lavabo façon auberge de jeunesse, leur douche non hermétique, leurs rideaux en plastique pas nette, déçoivent grandement. La 103, qui joue les suites bizzaroïdes, propose, en sus de la chambre, une petite pièce contenant une lampe sur pied et c’est tout.  Et un faux bureau (qui fait aussi penderie!) sans siège.

L'enseigne du Mondo © GP

On épilogue sur le non-service, le petit déjeuner non servi en chambre. Même si le copieux buffet fait illusion. Comme la ville elle-même. Qui fit rêver Bashung, Ferré, Caussimon, Marvin Gaye et tant d’autres et n’a que quelques étapes pauvrettes à offrir…