Schwartz's
« Montréal: un peu de nostalgie chez Schwartz’s »
Il y a la queue interminable, le service pas particulièrement aimable, l’ambiance serrée, confinée, les extraits de journaux au mur, les vieux souvenirs, le non décor d’un snack sans âge millésimé 1928, avec néons et contreplaqué, le comptoir où l’on se serre au coude à coude, l’annexe juste à côté pour la vente à emporter ou la dinette sur le pouce: vous êtes chez Schwartz’s qui est à Montréal ce que Katz Delicatessen est à New York, une institution de la nourriture ashkénaze et de l’ambiance d’avant.
Bref, on vient goûter là de la nostalgie davantage que des saveurs fines, nettes et précises. Encore que la « smoke meat », la fameuse viande fumée, qui est l’interprétation locale du pastrami ou si l’on préfère de la poitrine de boeuf saumurée à la juive fasse des sandwiches roboratifs et savoureux. Combos au poulet, oignons, cornichons, salade de choux font ici des moments exquis.
On se souvient alors des films inspirés de l’oeuvre du très local Mordecaï Richler (« l’Apprentissage de Duddy Kravitz » de Ted Kotcheff avec Richard Dreyfuss, « le Monde de Barney » de Richard Lewis avec Paul Giamatti et Dustin Hoffman) qui fréquenta le lieu en habitué convaincu. Et on comprend là alors que venir croquer là un moment de nostalgie est bon à prendre, douce à savourer.