Paris pour les hommes: un bijou à s’offrir

Article du 21 octobre 2011

 

Que voilà un collègue blogueur dont on a plaisir à parler avec ferveur! Il est fin, discret, rieur, a bon goût, distille ses phrases et ses images avec finesse et doigté. Bref, vous connaissiez déjà les Chroniques du Plaisir. Après le blog, voilà le livre! Joliment illustré, entre dessins soignés (signés Aseyn) et photos élégantes, jouant parfois le noir et blanc, sous la patte de Juliette Franck. Cet ouvrage bijou, petit format 150 sur 210 mm, fera un parfait cadeau à s’offrir entre amis. Thierry Richard ne se contente pas d’énumérer des adresses, de distiller des secrets, de confier ses manies, ses envies et ses goût. Il énonce avec délectation les différents chapitres de ses plaisirs. On l’a vite compris, il y a du Philippe Delerm, façon « Première Gorgée de Bière », dans cette manière lente et patiente de conter ses émois fugueurs, de regarder les jambes des femmes aux terrasses, de dresser l’éloge du noeud de cravate, des boutons de manchette, des belles chaussures ou des chemises raffinées, d’entonner celui d’attendre la bonne heure entre chien et loup ou de vénérer, a mezza voce, l’art de manger seul.

Ce faisant, il glisse, comme en catimini, le nom des lieux qu’il aime. Les belles tables pour les huîtres, le hamburger (son petit « plaisir honteux« ), les pâtisseries à l’ancienne (qu’il nomme plaisamment « les vieux gâteaux« ), le petit déjeuner dans un palace. Beaucoup d’adresses sont connues, d’autres pas du tout. La plupart composent une sorte de répertoire hédoniste et éclectique du dandy gourmet (son « où manger quoi » est délicieux) tel que Thierry Richard l’imagine. On oublie aussi de dire qu’il a bon goût en littérature, cite Henri Calet, Michel Déon, Bernard Frank, Jonathan Swift , Stendhal ou Sacha Guitry. Se rêve parfois derrière les autres. Donne la parole à doux David Foenkinos, qui décrit le quartier de la BNF comme « la Suisse de Paris », ou encore l’ondoyant Frédéric Taddéi qui lui glisse cet amusant conseil: « Pour être élégant, tous les moyens sont bons. Le meilleur étant encore d’oublier les conseils que l’on vous aura donnés. Y compris celui-ci.« 

Si l’on pouvait lui faire un reproche, ce serait sans nul doute d’avoir peur de se livrer, de s’abriter derrière les autres, de se cacher sous l’abondance d’images, de citations, de donner la parole aux uns alors que c’est la sienne qui compte. Et il a souvent davantage de talent – drôle, vif, lucide – et de pertinence que certains de ceux qu’il admire…

Ps: à titre d’exemple, un texte superbe, celui du « Retour à la campagne », qu’on pourra retrouver avec plaisir.

Paris pour les hommes, de Thierry Richard, illustrations d’Aseyn, photos de Juliette Ranck (Editions du Chêne, 17,90 €, 160 pages).

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Publié le 21 octobre 2011 par

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