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Les Chants d'Avril

« Nantes : la douceur des Chants d’Avril »

Article du 19 octobre 2011

Christophe et Véronique dans la salle "ancienne" © Maurice Rougemont

Pour débuter un voyage dans Nantes, voilà une halte, lente, apaisée, dans le quartier du Champ de Mars, à l’Est du centre ville, là où autrefois les maraîchers vendaient leurs légumes et les éleveurs leurs bestiaux. Et c’est la découverte d’un bistrot comme autrefois. Le lieu se nommait jadis le Café Fleuri, ou aux Fleurs, on ne sait plus trop, puis le Vieux Nantes.  Ce furent les Chants d’Avril quand les Avrillaud, venus de Paris, après avoir vendu leur Saint-Amarante rue Biscornet, décidèrent de s’enraciner dans le grand Ouest et de donner leur nom au lieu.

La salle "moderne" © Maurice Rougemont

Il y a les deux salles amusantes : d’abord celle du fond, qui rappelle le Nantes portuaire et bucoliques, entre ses deux fleuves « naturels », avec ses boiseries à mi hauteur, ses banquettes de cuir vert, les fresques années 1950, dédiées au port d’antan, avec le spectacle du transbordeur entre deux quais, mais aussi les rives bucoliques et sylvestres de l’Erdre, la Loire vers Ancenis, sans omettre le château des ducs de Bretagne;  et puis la salle du devant plus aérée, peut être, plus moderne, si l’on veut, avec son comptoir desserte et sa table contemporaine dans le fond.

Véronique goûte © Maurice Rougemont

Les François ont repris le lieu avec allant, gardant l’enseigne, en conservant l’esprit, jouant bistro mais façon gastro, avec finesse et délicatesse. Christophe, aux fourneaux, originaire d’Ile de France, a été formé chez Cazaudehore à St Germain en Laye et au Grenadin de Patrick Cirotte à Paris.  Il connaît parfaitement la musique, tint table à son nom à Champagne-sur-Oise. Lui qui se définit comme « cuisinier pêcheur » n’a pas été fâché de se rapprocher de la Loire. Véronique, elle, qui se destinait au métier d’institutrice, s’est mise au vin.

Christophe à l'oeuvre © Maurice Rougemont

Cette native de Chinon défend avec verve et ferveur les crus de son copain Jérôme Brétaudeau à Gétigny, muscadet classique, chardonnay des Trois Brigands ou cabernet franc dit Champ des Cailloux.  Sans omettre le chinon les Terrasses de Béatrice et Pascal Lambert ou la vive Folle Blanche de Luneau Papin. Le service est parfois survolté, et la  douce Véronique a du mal à suivre, car les plats fusent et rusent en cuisine selon le processus d’un « menu mystère« , tandis que le salle s’échauffe.

L'ardoise des Chants d'Avril © Maurice Rougemont

Mais les mets déferlent, selon l’humeur du jour. « Ici, les gens s’assoient sans savoir ce qu’ils vont manger », dit Christophe. De fait, tout ici vient de la terre, de la mer, des proches jardins, des grands environs. Le pressé de queue de veau avec sa sauce tartare aux herbes froides, le croustillant de sardines de St Gilles Croix de Vie avec lard fumé, menthe, émulsion passion, le velouté de courge Butternut avec ses dés de foie de gras et ses copeaux de spéculos, le paleron de bœuf avec sa purée de patate douce comme le splendide canard de vendée avec sa mousseline de panais à l’huile de noisette de la maison Vigean dans l’Indre, son foie, son rognon font des mets de caractère.

Christophe et son bistrot © Maurice Rougemont

C’est vif et ciselé, malicieux, gourmand. On a oublié au passage le duo de foie de canard et de boudin noir avec sa vinaigrette de cidre, son vinaigre balsamique blanc et ses pommes Granny émincées : savant ! Ce menu soigné à 22 €, qui change chaque jour au fil des humeurs du chef, de la saison, du marché, de la marée, prend vite des allures de cadeau véritable. Le public est nombreux, fidèle, bruyant, joyeux. Et les desserts au diapason. Comme le riz au lait à l’ancienne avec sa vanille de Tahiti ou la panna cotta verveine citron avec son tartare de mangue fraîche.

Plats au Chants d'Avril © Maurice Rougemont

C’est vif, comme l’air de Nantes qu’on respire au dehors. Dans la ville de Jules Verne, il y a un « bistrotier » découvreur.

La façade des Chants d'Avril © Maurice Rougemont

Les Chants d'Avril

2, rue Laënnec
44000 Nantes
Tél. 02 40 89 34 76
Menus : 22 € (Menu mystère)

A propos de cet article

Publié le 19 octobre 2011 par

Les Chants d'Avril” : 5 avis

  • Ribeiro

    Depuis le temps que j’entendais parler de ce restaurant, je n’ai pas été déçue ! Et chaque plat est réellement un délice. Une grande attention est portée aux produits qui sont cuisinés avec talent et enchantent les papilles. L’assiette gourmande… A essayer !

  • Ribeiro

    Si vous voulez faire plaisir à vos papilles allé déguster les menus du « les chants d’avril ». J’ai aimé l’accueil, la déco façon bistrot. La gastronomie française présenté de cette façon c’est tous ce que j’aime, une grande diversité de vins vous est proposée en accord avec les menus. Très bon ! Je reviendrais c’est sur…

  • J-Krak

    Pas de choix de menu, ici tout est mystère et surprise! Une entrée délicieuse et inspirée (consommé de butternutt au saumon fumé maison), un cabillaud correct mais sans flamme, un dessert bien agréable (crème de citron au caramel et au P’tit Lu), un cadre à la bonne franquette, entre grenier et comme chez grand mère. Un endroit qui mérite d’être revisité pour y découvrir des vins (la maison fait également caviste)…

  • Martine

    Tout ce que vous dites sur les Chants d’Avril est vrai et, pour fréquenter régulièrement cette table source d’excellentes surprises, le plaisir est toujours partagé : celui du cuisinier, qui se ressent chaque jour, le vôtre qui y déjeunez ou dînez (jeudi et vendredi soirs seulement), et celui des invités qui découvrent le lieu !

  • Edouard

    Ce bistrotier Mystère est aussi un sacré découvreur d’alliance de produits qui nous régalent. Cela fait plaisir de trouver un endroit comme celui là où l’on peut vraiment se faire plaisir avec des plats inhabituels avec en plus des vins surprenants.
    erci aussi pour cette page de commentaires qui font un peu réver.

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