Restaurant Chatomat
« Chatomat vu par Didier (Paris 20e) »
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C’est la dernière belle pioche du nord-est parisien. Croquée, par le menu et avec avidité, par Didier Chambeau, notre avocat gourmet.
Chatomat ? Drôle de nom pour un resto ! Plutôt un clin d’œil au Châteaubriand. Alice di Cagno fit ses classes au Gavroche de Londres puis chez Passard. Victor Gaillard fut formé par Christian Le Squer. Couple à la ville comme à la scène, ils ont bourlingué du nord au sud et d’est en ouest, ce qui promet une fusion food raffinée et pleine de saveur. Une table de poche, un décor des plus simples, il fallait être culotté, curieux comme une chatte ou drôlement bien renseigné pour pousser la porte le jour de l’ouverture.

Carré de porc Maggiore © Didier Chambeau
Atypique en diable, dernier endroit où l’on court, pas modeux pour deux sous, avec une clientèle de tous âges, ce lieux a le charme des repaires de quartier qui risquent de le rester longtemps. Des murs moitié blanc, moitié pierre, un mobilier en bois, des lampes industrielles: l’endroit pour être convivial ne verse pas dans l’intimité, les voisins de table coude à coude risquant d’entrer très vite dans la confidence.
La carte est courte au gré du marché. Le merlan croustillant, juste frit, recouvert d’une feuille de brick, avec une sauce hollandaise au goût d’algues iodé, petits œufs de truite pour croquer sous la dent, tout ça fouette le palais. Le céleri rave en croute de sel, cèpes et parmesan est onctueux, sans aucune amertume. Si le bonheur n’est plus dans le pré, il est dans l assiette ! Le carré de porc maggiore est fondant, avec sa chair moelleuse, accompagné de brocoli et choux de Bruxelles – cuisson de chef, en parfait équilibre avec la purée de mélisse au goût floral. Le lieu jaune réveille les saveurs, excite les papilles, avec une polenta citronnée et coques sur un lit de petits poireaux croquants au cœur.
Les desserts sont craquants : p’tites glaces maison selon l’inspiration, noisette ou banane, macaron poire, pure merveille de fraîcheur, ou sorbet chocolat, nougatine gingembre et coce de leite. Précis, zéro faute pour ce nouveau né dans un quartier qui ne peut que grimper, et qui compte déjà à son actif « la » table qui joue complet tous les soirs le public réservant de suite pour la prochaine étape. Victor et Alice, formés par des chefs sont de vrais pros, ils ont déjà la simplicité des grands, les yeux pétillants de malice et le sourire des gens heureux.