La Ferme Ostalapia
« Ahètze: le bonheur d’Ostalapia »
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L’adresse, absente du Michelin, mais tout le monde affecte de s’en moquer, n’est plus secrète, l’amoncellement de voitures en témoigne. Voilà une auberge, sur une route de campagne, ouverte le soir seulement, avec sa vue plein cadre sur la Rhune et les vignes. Le maître de maison est un luron à part, un baratineur de génie, un marchand de bonheur. J’ai parlé brièvement, il y a un mois, de sa nouvelle demeure, en bordure de mer, dans le quartier Acotz de St Jean de Luz, autrement dit Ostalamer. Mais c’est bien dans sa première maison, Ostalapia, perdue ou presque dans la campagne, qu’il faut retrouver le roi Duplaissy.
Ce rugbyman de charme, marin flâneur, aubergiste séducteur et homme de coeur, a créé là un lieu unique, où l’on vient céder, dans la décontraction, aux mets de l’ardoise du jour. Tout Paris et Biarritz, sa banlieue, est venu, viendra, reviendra goûter les histoires du maestro et les plats du moment. Alain Ducasse gîte à côté. Jean-Louis Leimbacher, le patron du Palais biarrot, y envoie ses clients fidèles. Franka Holtmann, qui dirige le Meurice de Paris, et passe ses week ends dans le secteurs, a pris un abonnement. Bref, tout le monde aime Ostalapia et les places s’y gagne de haute lutte.
On vient passer là une soirée entre amis, voir le soleil se coucher derrière la montagne sainte des Basques, juste au delà de ses vignes, et goûter des choses simples, bêtes et savoureuses qui racontent l’esprit du pays d’ici. Il y a les cogollos aux anchois, le jambon au pain tomaté, la louvine entière arrosée d’huile d’olive avec quelques lamelles de poivrons, les rougets vendangeurs et les chuletillas d’agneau avec ses grosses frites à la graisse d’oie. On fait un sort à tous ces mets de roi paysan, en laissant le temps filer et la nuit étoilée recouvrir les proches collines.
On fait un sort encore à l’exquise tarte Amatchi aux pommes et à la crème, au baba au rhum ou à la Mamia, qui est le caillé de brebis au miel. Et on boit Txacoli, irouléguy de Brana ou « les complices » de Puech Haut en s’avouant avoir simplement déniché la maison du bonheur.