L'Orangerie aux Airelles Gordes

Yohan Fatela © GP

Quand on pense à la Bastide de Gordes, devenue les Airelles Gordes, côté gourmandise, on songe aussitôt au Clover Gordes de Jean-François Piège. Mais la maison possède également une table classique, pas si « tradi » que ça, avec son décor chatoyant de jardin d’hiver ultra chic et coloré, sa vaste terrasse sur le grand Luberon, sa grande cave, son service stylé, sans omettre sa cuisine de haute tenue signée du jeune Yohan Fatela.

Amuse-bouche © GP

Ce garçon discret, natif de Grenoble, qui a oeuvré à l’étranger (Pékin avec le Sofitel, Abu Dhabi avec le Shangri-La), a été chef du Majestic à Cannes. Il signe ici une cuisine d’excellence, témoignant d’un sens du bel achat de produit, avec des cuissons justes, des accompagnements soignés, créatifs et choisis, sans omettre un accent mis sur le bon goût sans afféterie.

Gambero rosso en gelée © GP

Des exemples de sa manière ? Des petits canapés de qualité, comme la tartelette façon pissaladière, la tuile aux petit pois et framboise, le pain soufflé au chèvre cendré, la tartelette à la piperade, stracciatella, anchois fumé ou encore le thon rouge sauvage de Méditerranée en sashimi, présentée avec son risotto croustillant genre « risoni ».

Turbot en croûte de pain © GP

Il y a encore le gambero rosso cru en gelée, en consommé et séché, piqueté de pamplemousse, le splendide bar en croûte de pain, avec tartelette carotte agrumes, jus de sardine ou encore le homard bleu rôti, petit pois, tuile de porc noir, bisque réduite.

Homard aux petits pois © GP

Là-dessus le malicieux sommelier Nicolas Jankovic, qui exerça chez Lasserre à Paris puis au Four Seasons à Megève, sort des flacons de qualité qui joue le grand jeu de la Provence en majesté, comme le rosé Roseblood cuvée 1489 d’Estoublon, le ventoux blanc du domaine Fondrèche 2022, le vif luberon blanc « Odalisque » de la Bastide du Claux 2021 ou encore l’IGP Alpilles blanc « grenache » du domaine d’Estoublon dans les Alpilles 2016.

Selle d’agneau et asperges gratinées © GP

On sort de la Provence avec l’auxey-duresses rouge des Matrot en 2010, mais on y revient avec le châteauneuf-du-pape rouge « Grand Partita » du domaine Beaurenard 2015 qui se marie à l’aise avec le pigeon rôti entier, avec son condiment betterave cerise, son toast d’abats au jus de pigeon ou la superbe selle d’agneau rôtie, avec ses asperges blanches gratinées, sa salade épigraphe, son jus d’agneau.

Le sommelier Nicolas Jancovic © GP

On goûte enfin le vin cuit de Provence du domaine les Bastides histoire d’escorter dignement la rhubarbe pochée et confite, avec crème glacée au caillé de brebis et fraises marinées et sorbet, basilic, fine meringue et citron style « pavlova moderne ». Et les jolies mignardises (nougat au chocolat, petit chocolat praliné, guimauve à la menthe poivrée) qui indique à qui en douterait que la maison ne manque pas de ressource.

Pavlova moderne © GP