Même le bruit de la nuit a changé de Violette d’Urso

Article du 4 mai 2023

Anna a 6 ans lorsqu’elle rentre en train d’un voyage scolaire et attend son père sur le quai. Il est beau, sombre, élancé, porte de sublimes costumes gris avec des bottines en daim marron, parfois une canne, « comme Mr Banks dans Mary Poppins« . Mais papa sera aux abonnés absents. Anne va apprendre vite, et trop tôt sa mort. Elle décidera, quinze ans plus tard, de partir en quête de sa vérité, de ce père érudit, passionné d’histoire, romain aux racines napolitaines, si charmeur, qui n’est pas celui qu’elle croyait. Une quête et une enquête, une reconstruction, une plongée dans l’Italie d’avant hier, des fêtes troublantes, de la drogue, des brigades rouges, sans omettre les nuits chaudes d’été de la côte amalfitaine, les bateaux éclairés aux lampari sur la mer : voilà, entre autres, ce que dévoile, peu à peu, pas à pas, ce premier roman bouleversant qui s’offre comme une thérapie. Rédigé avec une grande délicatesse et que révèle son beau titre (dont l’explication est donnée p. 292), ce roman évite le piège de l’autobiographie (on en sait plus sur ce père mystérieux et séducteur qu’est Luigi d’Urso, mais rien en revanche, sur cette mère jamais nommée, la très glamour Inès de la Fressange). Bref, une réussite littéraire, douce et discrète.

Même le bruit de la nuit a changé de Violette d’Urso (Flammarion, 20 €, 296 pages ).

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Publié le 4 mai 2023 par

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