Le Tire Bouchon

Le chef Jacques Becker © GP

De Nancy à Strasbourg, il n’y a qu’un pas – ou 1h20 de train -, vite franchi. Je me suis donc retrouvé l’autre soir en parrain de l’association « les hôtels et restaurants ont une histoire », avec, au programme, une soirée médiévale au Tire Bouchon. Sous la houlette sourcilleuse de l’historien Jean-François Kovar (strasbourgeois natif de Nancy, il n’y pas de hasard!), les membres de ce groupement devaient mitonner un menu à thème – fort gentiment tarifé 29 €.

Le chef Jacques Becker © GP

Ce fut fait avec excellence au Tire-Bouchon, dans deux demeures du XVIe siècle – qui englobe l’ancien Bon Vivant de la rue du Maroquin, le tout dans le quartier de la cathédrale. Le jeune maître de maison, Cédric Moulot, et son chef, l’expérimenté Jacques Becker, ancien de la Chaîne d’Or, veillaient au grain avec science et conscience.

Quenelles de brochet au romarin © GP

Soupe à l’ortie et aux amandes, avec croûtons, fanes d’orties frites et crème, joliment savoureuse, les splendides quenelles de brochet au romarin, jus de viande et lard croustillant, comme le faux mille-feuille de panais au porc avec navet et châtaignes donnaient une idée de la cuisine médiévale plutôt moderne et séductrice.

Millefeuille de panais au porc, navet aux châtaignes © GP

Il y avait, en liminaire, le vin d’Hypocras, puis le sylvaner Sono Cotento, un peu riche, mais c’était le jeu, d’Albert Seltz à Mittelbergheim, le très fruité pinot noir 2003 de René Muré à Rouffach, somptueux et très bourguignon, servi en magnum, enfin la tarte bourdonnaise sucrée, sorte de cheese cake médiéval, avec son écorce d’orange confite: des temps forts, qu’on allait ponctuer en allant visiter d’autres établissements proposant le même menu, car, je le disais en liminaire, il s’agissait de parrainer cette docte manifestation amicale et historique avec sérieux et complicité.

Tarte Bourdonnaise sucrée, orange confite © GP