Chez Gala

Le décor © GP

« Chez Gala » : pas exactement le genre de restaurant que nous chroniquons d’habitude  sur ce blog, avec ses aspects de boîte de nuit, décorée comme à Marrakech, ses effluves et odeurs d’encens qui vous gâchent un brin le goût et la vue, sa chanteuse et sa danseuse du ventre qui mettent du rythme dans la demeure. On oublie le fort bruit ambiant, empêchant toute conversation sérieuse, le peu de lumière qui vous fait le coup de la pénombre dans les tons rouges, plus le videur à l’entrée qui vous réclame nom et s’assure de votre réservation avant l’entrée véritable, donnant le sentiment que la maison est un club fermé, alors que chacun peut y trouver place.

Houmous, zaalouk, kefta, mechouia © GP

Le miracle est que ce qui se propose là est de qualité, signé d’un chef qui a fait ses classes dans de grandes maisons. Vladimir Rapoport, c’est de lui qu’il s’agit, a travaillé chez Alain Passard à l’Arpège et chez Jean-François Piège au Clover Grill. Le registre qu’il tient ici est orientalo-marocain, avec des clins d’oeil levantins, des idées méditerranéennes bien arrêtées, des condiments joliment épicés. Le tout, bien sûr, se partage en petites assiettes façon mezzé, même si les tables, pas très vastes, ne sont guère faites pour.

Le loup grillé © GP

Au programme, les trois houmous colorés différemment, l’un vert à l’avocat, menthe et coriandre, le second rouge à la betterave et huile à l’hibiscus ou encore le dernier jaune au citron confit, piment et citron noir d’Iran donnent le ton. On voyage dans l’assiette. Une réussite : la mechouia, façon écrasée de poivrons rouges confits au cumin exquis. Comme le fin zaalouk (purée d’aubergine tomatée) et main de Buddah.

Macaron framboise à la rose © GP

Le plat star de la maison : ses brochettes colorées façon kefta d’agneau et de veau, sauce menthe, fondantes et délicieusement épicées. Mais le loup grillé, découpé devant vous, servi pour deux ou même trois, avec beurre au cumin et coriandre, parfaitement cuit, flanqué d’une semoule aux graines de grenade et d’une purée de pommes de terre au siphon, ne manque pas de tenue.

Paris-Casa © GP

On boit là-dessus un joli cocktail maison, comme le « Bahia », avec gin infusé au fenouil et à la citronnelle, monté au bitter lemon, et puis le fruité et plus sérieux chorey les beaune du domaine Arnoux. Et on embraye avec les jolis desserts comme le macaron mousse à la rose et framboises, servi au guéridon et découpé devant vous, sans omettre l’amusant « Paris-Casa », chou crème praliné et sésame. Dernier conseil : si vous aimez la fête, réservez pour le service de 22h30, sinon à 20h30 c’est plus calme, quoique …

Cocktail Bahia © GP