Elsa Wolinski, on la suit sur instagram, où elle se raconte au quotidien, sa vie, ses envies, ses addictions, son désespoir au fil de l’eau, sa volonté de survivre, ses deux filles, ses deux soeurs, ses amies de coeur, ses tatouages, ses tee-shirts solidaires, son si joli sourire, son goût des belles phrases sans fards ni déliés. Et on la retrouve telle quelle dans ce livre-aveu façon journal de bord. Elle a choisi d’aller faire une cure, un jeûne, durant 21 jours, dans un centre adapté en Allemagne, du côté du lac de Constance. C’est l’occasion de se mettre à nu, de se raconter, son père, dessinateur, le grand Georges, si macho, assassiné lors de l’attentat de Charlie Hebdo, sa mère, Maryse, romancière, morte d’un cancer, condamnée tôt mais qui survit coûte que coûte (« il n’y aura pas d’octobre« , lui avait dit un médecin), les hommes qui lui ont fait du mal, le sucre à l’excès, le gras dans tous ses états, ses rêves, ses cauchemars, le bouillon quotidien, un peu de tomate ou des carottes, un rien de basilic – alors qu’elle veut « des sauces, du pain, des pizzas et des frites, des frites, des frites » -,  ses envies d’étrangler la cuisinière en cas de manque… Vous l’avez compris : Elsa Wolinski est une princesse de l’autodérision, qui se moque d’elle même avec tendresse, force, humeur et humour. « Je ne suis pas seulement une présence qui écoute la rumeur du monde, je suis cette rumeur qui gronde et qui va exploser« . Lisez ce livre qui constitue une formidable boule d’énergie et donne la volonté de retrouver la confiance en soi, malgré tout… malgré les morts, malgré la vie, malgré l’hyperphagie … Voilà une belle leçon de vie et de survie.

A demain, d’Elsa Wolinski (Flammarion, 170 pages, 19 €).