Staub & Pudlo aiment les bistrots ! Chaque mois, en partenariat avec Staub et ses cocottes emblématiques, partenaire des Chef(fe)s d'aujourd'hui et de demain, amoureux des bistrots, des hommes et des femmes qui les font vivre et les réinventent au quotidien, Gilles Pudlowski vous dévoile un bistrot coup de cœur à Paris ou ailleurs. Au menu : saveurs, authenticité, partage, excellence, convivialité, art de vivre enraciné et revisité pour des plats bien mijotés et une adresse à ne pas manquer.

Le Bistrot du mois – Paris 2e : le bonheur rue du Mail !

Article du 20 février 2023

Jean-Gabriel de Bueil © Maurice Rougemont

Le bonheur ? C’est simple comme bonjour : une carte écrite à l’encre violette, un service amical et complice, des vins rieurs, un patron qui sourit, qui chouchoute ses clients comme des amis de longue date, une cuisine lisible, des plats réconfortants et rassurants, réalisés avec des produits de qualité sélectionnés à bonne source, plus un décor chatoyant avec banquettes de moleskine, moulures au mur, vaste comptoir en étain, tables bien nappées, grands miroirs qui donnent, à chacun, le sentiment d’être membre d’un club et surtout qu’à chaque instant, il se passe « quelque chose« .

Les œufs mayo © MR

Il y a bien tout cela chez Georges rue du Mail. Avec un « big boss » aux petits soins pour chacun et qui insuffle sa belle humeur au lieu. Ce patron hors pair, c’est Jean-Gabriel de Bueil qui tenait jadis, avec son beau-frère, Dominique Paul, une ribambelle de bistrots dans Paris (Chez René, boulevard Saint-Germain, le Bistrot de Paris, rue de l’Université, chez Fred boulevard Péreire, Savy, rue François Ier), prouvant à qui en douterait qu’il avait le goût très sûr.

Le jambon persillé © MR

La nouveauté ? Jean-Gabriel a soldé son mini-empire, s’est séparé de celui-ci, de celui-là et de tel autre. Devenant l’homme d’une seule enseigne et d’une seule maison. Cette demeure unique et singulière ? C’est, bien sûr, Georges rue du Mail, ce lieu beau comme un camion, qui a le caractère de ce qu’il propose et qui est très exactement le portrait de ces bistrots qu’imaginent les cinéastes américains lorsqu’ils tournent à Paris et que le monde entier nous envie. Bref, un lieu vrai, juste de ton, bruyant ce qu’il faut et surtout amical et complice.

Le pavé du Mail © MR

Dans les assiettes, du bon, du très bon, du frais, du savoureux, sans nul chichi, ni prétention à la création d’aucune sorte. D’abord, en guise de préambule, les rillettes d’oie, les radis et saucisson sec, puis le (magnifique) jambon persillé maison, l’oeuf mayo pile comme on l’aime, le « vrai » céleri rémoulade ou encore la belle terrine contenant les harengs fumés et marinés pommes à l’huile.

Harengs pommes à l’huile © GP

Et puis encore ce fameux foie de veau à l’anglaise avec sa tranche de lard grillé, la « belle » sole grillée ou meunière, le pavé de turbot grillé béarnaise, l’andouille des 5 A tirée à la ficelle, le carré d’agneau en cocotte. Et bien sûr ce « pavé du Mail, filet de bœuf avec crème et poivre, plus frites maison qui fait se pâmer d’aise notre vieux collègue et ami François Simon.

Le service du carré d’agneau © MR

D’ailleurs, le Figaro qui gîtait juste à côté, rue Réaumur, déversait ici sa cohorte d’habitués, à commencer par notre vénéré confrère Maurice Beaudoin, doyen de la profession et toujours en activité au Fig’Mag’, qui a toujours considéré ce lieu hors pair et hors mode comme une de ses cantines. Est-ce assez pour dire que l’ami Jean-Gab’ est devenu au fil des ans le grand prêtre d’un culte qui est celui de la cuisine bourgeoise et que « Chez Georges » est son temple, comme la discrète rue du Mail, si proche de la belle place des Victoires et de celle – très jésuitique – des « Petits Pères » son diocèse?

L’arrosage des profiteroles avec le chocolat © MR

Tout ici a une faim, pardon une fin. Et le craquant millefeuille à la vanille est un monument du genre, comme la belle tarte Tatin avec sa crème épaisse, les grosses profiteroles au chocolat, le vrai baba arrosé au rhum, la double crème de marron Faugier et les sorbets chocolat ou citron sont propres, in fine, à vous faire desserrer votre ceinture.

Le baba au rhum, arrosage © MR

Bien sûr, on n’a pas parlé liquides et la carte des vins a de la ressource, côté bourgognes, certes, propres à vous faire casser votre tirelire, et surtout côté beaujolais où Jean-Gab’ bichonne particulièrement son propre chenas cuvée « rouge caillou », vinifié avec l’ami Julien Revillon, repreneur du domaine Dominique Piron à Morgon. Voilà un vin qui coule en bouche comme du velours. Et, comme on aime ici prendre son temps, le même Jean-Gab’ débouchera juste pour vous une chartreuse VSEP qui vous fera voir la vie en rose. Le bonheur ? Il se trouve tout bêtement au 1 rue du Mail…

La carte à l’encre violette © MR

 

Chez Georges

1, rue du Mail
Paris 2e
Tél. 01 42 60 07 11
Carte : 60-75 €
Horaires : Jusqu’à 23h
Fermeture hebdo. : Samedi, dimanche
Fermeture annuelle : Août
Métro(s) proche(s) : Bourse, Sentier

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Publié le 20 février 2023 par

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