Le Liban d’Alan Geaam? Il se vit entre Tripoli et Paris, avant que ce natif du Liberia ait rejoint le pays de ses racines et fuit la guerre civile. Son itinéraire ressemble à un roman d’aventure – le cuisinier en puissance qui « fait » les chantiers, dort sur le Champ de Mars, devient plongeur, puis devient chef au pied levé pour remplacer un cuisinier blessé, avant de racheter la taverne Nicolas Flamel-  qu’il conte ici dans un bel ouvrage à mi-chemin entre l’autobiographie et le livre de recettes. Le houmous, le tabouleh et le baba ganoush voisinent avec celles plus créatives, mais toujours d’inspiration libanaise de la table étoilée qui porte son nom rue Lauriston. Saveurs, couleurs, passion, générosité (avec l’hommage à sa mère et à sa soeur), énergie folle (Alan est boxeur passionné, entraîné par son coach Assane) donnent la dimension d’un livre d’heures, riche, gourmand et bigarré.

Mon Liban, d’Alan Geaam (Hachette Cuisine, 252 pages, 45 €).