Le Jeu de Quilles
« Jeu de goût rue Boulard (Paris 14e) »
C’est une maison douce, avec son décor sans apprêt, un peu épicerie (on peut y acheter une huile des Pouilles à se pourlécher!), un peu bistrot, un brin café. Est-ce un QG? C’est celui du « voisin ». Dont on vend ici la viande, notamment l’exquis faux filet du Limousin servi saignant (30 €) ou l’entrecôte pour deux (58 €). Autrement dit Hugo Desnoyer, le boucher des stars, révéré dans le Pudlo comme artisan de l’année, il y a quelques saisons déjà, et croqué par notre ami et confrère François Simon dans un album amusant (« Un boucher tendre et saignant« , aux éditions Assouline).
C’est d’ailleurs avec le bel Hugo et Chris, sa compagne, que j’ai redécouvert la demeure. Aux commandes, deux compères, gourmands, gourmets, amis, qui se passent le sel, le poivre, l’huile, assaisonnent les tomates du jour (ah, la Green Zebra!) et nous font nous délecter de ce qu’ils cueillent au marché voisin.
Benoît Reix et Guillaume Clauss, c’est d’eux qu’il s’agit, font goûter ici ce qu’ils aiment: le pot de rillettes d’oie, les câpres à queue, le cornichon Malossol ou la tartine catalane ou encore la pressé de quinoa et son chou rouge, sans omettre les moules de Camaret à l’ail, gingembre et citronnelle et/ou la tranche d’agneau de Lozère. Tout cela figure au menu qui se décline entre 17 (entrée+plat ou plat+dessert) et 21 € (trois propositions).
On n’oublie pas au passage le carpaccio de veau au parmesan de 96 mois, la sélection de tomates anciennes avec la burrata (mamma mia!), la jolie rémoulade de homard et céleri, la tartare de maquereau, le maigre au lard de Colonnata, l’émincé de veau aux girolles. Les vins de Loire, du Beaujolais, de Bourgogne (dont un gevrey-chambertin de Trapet à se pâmer) et de la vallée du Rhône (comme le fameux Gramenon cuvée de la Mémé).
J’oubliais: le pot de fraises Charlotte avec son mascarpone mixé à la framboise et ses macarons à la pistache brisé en chapelure sont une douceur d’enfance, à fondre sur place. Mais la tarte Tatin fondante n’avait l’air pas mal non plus. J’ai failli craquer. Mais je prenais le train pour Auxerre où m’attendaient d’autres réjouissances gourmandes…
Déjà testé 3 fois et à chaque coup, on se régale. Samedi midi dernier : une saucisse au couteau avec des lentilles de la Planeze, un pur bonheur.