Maison Leroux
« Quiberon : la gloire du CBS »
Toute la Bretagne en raffole depuis des lustres. Quoi donc? Mais du caramel au beurre salé à déguster avec un gâteau breton, des crêpes, en coulis, avec un mille-feuille craquant à la vanille, comme le proposent Guy Martin au Grand Véfour, au Bristol comme l’initia jadis Laurent Jeannin ou encore Hélène Darroze rue d’Assas. Si le caramel au beurre salé, qu’on vend aussi en pot de type confiture, a conquis le monde, son géniteur, côté bonbon, est un chocolatier-confiseur de Quiberon, Henri Le Roux. Cet artisan expert a déposé la marque « C.B.S. » en 1980. Sa recette est celle d’un pur caramel au goût breton.
Amandes, noisettes, noix, sel, sucre, lait, glucose, et voilà le plus délicat et le plus craquant des caramels qui soient. On y ajoute des variations sur le même thème. Comme le splendide « Tatin » avec beurre, sucre, pommes caramélisées. Henri le Roux, qui promeut des chocolats haut de gamme, au thé, café, épices, citron ou encore « esprit jardin » (pâtes de fruits), a vendu sa maison du quartier maritime de Port-Maria à une société japonaise, mais continue de veiller sur la fabrication des ganaches comme le « C.B.S. » enrobé de chocolat où le cacao amer enveloppe le caramel au beurre salé. Ou encore le cht’ou, chocolat renfermant un caramel liquide parfumé au lambig, au joli goût de pomme. Notre photographez-complice, Maurice Rougemont, en quête de la Bretagne, s’est rendu à Quiberon pour découvrir le secret de ce succès…
Qui n’a pas connu l’attente toute une nuit dans la voiture face au château de Quiberon ( le château Turpault), dans l’espoir d’une hypothétique place dans le bateau du matin pour Belle-Ile, tout en grignotant des caramels Leroux au beurre salé, ne peut connaitre le goût intime de cette merveille que nous découvrions dans les années quatre-vingt. Voir le jour se lever sur ce manoir inquiétant sonnait le début des vacances de rêve que nous allions passer à Belle-Ile-en-Mer.
L’invention diabolique du professeur Leroux (qu’il prenne l’expression en hommage), avec son goût de « revenez-y-jusqu’à-ce-que-le-paquet-soit-vide » nous préparait à ce goût du sel que nous aimions tant laisser sécher sur la peau après les baignades pour en prolonger le plaisir. Nous retrouvons aujourd’hui la boutique impeccablement réinventée, comme un musée du caramel. Mais rassurez-vous, le goût n’a pas changé, on dit même que l’inventeur Leroux, qui ne doit pas être loin, y passe de temps en temps le bout de son nez.