L’Alchimie
« Nice : Arnaud Collin, mention assez bien »
Un nouvel alchimiste à Nice ? Notre correspondant azuréen Alain Angenost est, comme toujours, sur le coup. On l’écoute
Nice regorge de bonnes petites tables ludiques et sympas. En voilà une fort séduisante parmi les toutes récentes: elle se nomme l’Alchimie, est signée de l’encore méconnu Arnaud Collin, pratique des menus-cartes à tarifs sages qui en font une des meilleurs rapports qualité-prix du moment. Ce fut, bien avant de changer d’enseigne, le restaurant de Luc Salsedo, ouvert avec succès en 2004 qu’il céda quelques années plus tard pour un lancement dans la fabrication de « Socca Chips » avec la réussite qu’on lui connaît.
Le nouveau maitre des lieux connaît son sujet. Il a démarré son parcours dans la brigade de Christian Le Squer chez Ledoyen, avant de se frotter à l’école de Jean-François Piège et d’embrayer avec un restaurant éphémère mené par Stéphane Duchiron le Relais du Parc avenue Raymond Poincaré à Paris pour enfin passer sept années productives aux côtés de Marcel Ravin au Blue Bay du Monte-Carlo Bay.
Parisien tombé amoureux de la région et désormais chez lui, il fignole une généreuse cuisine pleine de tonus avec des produits terre/mer de première fraîcheur, d’extraction souvent modeste, mais choisis avec sagacité, au fil d’une carte renouvelée chaque semaine, se faisant plus gastronomique au dîner. On s’y régale en liminaire, au gré d’une carte volontairement courte (trois entrées, plus autant de plats et de desserts), d’une salade de haricots verts avec betterave, gorgonzola, noisettes, vinaigre balsamique ou encore de lentilles à l’émulsion de scamorza.
Au registre des plats, la dinde cuite à basse température au curry, servie avec des fettucine fraîches, du potimarron, comme le petit épeautre au fumet de poisson, avec son pavé de lieu jeune au combava, le citron vert de la Réunion, ou encore la caponata d’aubergines et riquette – qui ravira les végétaliens – sont fort joliment vus.
En issue, le moelleux au chocolat, cœur Nutella, crème anglaise et le tiramisu poire et marron enchantent. C’est net, clair, précis, sans chichi et, cerise sur le gâteau, les prix sont si doux qu’on se dit que la maison mériterait bien un bib gourmand chez Michelin. Une belle affaire à saisir …