Nous irons mieux demain de Tatania de Rosnay

Article du 17 septembre 2022

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« Nous irons mieux demain » : ce sont les dernières paroles d’Emile Zola, asphyxié dans son appartement de la rue de Bruxelles à Paris après inhalation d’oxyde de carbone. Accident, assassinat? Tatiana de Rosnay a avait évidemment son avis là-dessus. Elle raconte tout, sait tout de la vie de Zola, de ses deux femmes, de ses deux familles, de son oeuvre qui figurent au coeur de son nouveau livre. Au centre de son roman : l’amitié de deux femmes après un accident. Candice a été témoin de celui qui coûtera une jambe à Dominique. Elle va abriter chez elle cette dernière, dans le petit deux-pièces de la Butte aux Cailles qu’elle partage avec son fils Timothée, qu’elle élève seule. Partage brièvement la vie d’Arthur, découvre, grâce à sa soeur que son père, comme Zola, avait une double vie. Dominique va prendre de plus en plus en place dans son existence. Non seulement en lui faisant la cuisine et en lisant des histoires à son fils, en lui faisant partager son amour pour la série des Rougon-Macquart, mais en la révélant à elle-même, la faisant sortir de l’anorexie qui la ronge depuis l’enfance. Tatania de Rosnay, qui donne là son meilleur ouvrage depuis « Elle s’appelait Sarah », parvient à faire cohabiter deux, trois voire quatre histoires ensemble, liant avec aisance amour de la littérature et recherche d’identité. Cette naturaliste dans l’âme, qui paye ici sans dette envers Zola, nous donne envie de relire « l’Assommoir », « la Joie de Vivre » et « le Ventre de Paris ». Et de mieux connaître aussi la destinée de ses personnages, fins, vifs, sensibles, auxquels elle confère une épaisseur forte, secrète, lisible.

Nous irons mieux demain, de Tatania de Rosnay (éditions Robert Laffont, 2022, 360 p., 21 €).

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Publié le 17 septembre 2022 par
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