La Rhumerie
« Paris 6e : comme un président à la Rhumerie »
Comme Jacques Chirac, qui y venait en voisin, depuis le quai Voltaire et la rue de Tournon, après ses années d’étudiants, on y est allé un dimanche. Mais au déjeuner. Et c’est une fête antillaise que propose cette institution germanopratine qui fête ses 90 ans. Julia Bodin, qui tient la maison fondée par son arrière grand-père, Joseph Louville, venu de Saint-Pierre en Martinique, veille sur le solide comme le liquide avec coeur.
On propose là 150 rhums, mais aussi des cocktails, préparations traditionnelles et rhums arrangés, qui accompagnent avec entrain des mets martiniquais fort soignés :accras de morue -réputés les meilleurs de Paris, en tout cas d’une vraie finesse -, colombo de porc au riz blanc et haricots noirs, féroce d’avocat, qui est le guacamole antillais au manioc, pimentade de poisson mariné puis frit à l’antillaise (aujourd’hui, du lieu noir), ou encore salade Madinina avec blanc de volaille mariné au curry, avocat, ananas, iceberg, oignon, coriandre, noix de cajou se mangent sans faim, ni chichi d’aucune sorte.
On ajoute des boissons de tradition, comme le punch au lait chaud, planteur mixant rhum et jus de fruits exotiques, ti punch ananas (confit) dit la Rhumerie ou encore rhum arrangé à la vanille dans son petit verre histoire d’accompagner les exquis desserts : craquant gâteau Betty amande et rhum ou tarte coco ou boule de glace vanille.
« Chichi », lui, venait volontiers vers 17h, histoire de goûter une pinacola et quelques accras. Chiche, on revient et on fait comme lui! Plaisant service de la douce et souriante Nicole Siméon.