Momen

Romain Moreau et Louis Amen © GP

Ils s’appellent Louis Amen et Romain Moreau, se sont connus chez Laurent avenue Gabriel, avec Alain Pégouret, au temps des deux étoiles, ont fait quelques grandes maisons, comme le Meurice époque Alléno (quatre ans durant!), Guy Savoy, entre la rue Troyon et le quai de Conti, mais aussi chez les Marcon, Régis et Jacques, à Saint-Bonnet-le-Froid. Que du beau linge! C’est dire de quel bon bois ces deux trentenaires doués et cependant modestes se chauffent.

Velouté glacé d’aubergine, yaourt grec © GP

Ils ont repris une demeure qui fut jadis un bistrot à vins mythique (« Ma Bourgogne »), où se réunissaient les joyeux compagnons des « Francs Mâchons », avec notre défunt ami Michel Piot. Puis un snack libanais (« l’Emir »), enfin une table tendance (« l’Un des Sens »). Ils l’ont transformée en bistrot d’aujourd’hui, drôle, bruyant, bondé le midi, plus calme le soir, dans un quartier de bureau où il convient de manger vite et efficace, en tout cas plein de verve et de gaieté.

Œuf parfait bio, piperade, crispy de jambon © GP

Ils montrent leur savoir-faire, leur doigté et leur sens du produit de qualité, dans une carte raisonnable et un menu à 36 € changé chaque midi. La dynamique Julie, déjà présente dans les lieux auparavant, propose un choix de vins au verre avec rigueur et compétence. On aime, en tout cas, tout ce qu’ils proposent. Ainsi l’oeuf parfait bio avec sa piperade, son crispy de jambon de pays et basilic, le malicieux velouté glacé d’aubergine, avec son yaourt à la grecque fumé et coriandre, comme le pavé de lieu jaune sauvage, riz complet, chou pak choï et fumet de poisson aux champignons

Pavé de lieu jaune sauvage, riz complet, chou pak choï © GP

On n’oublie pas, au passage le splendide suprême de pintade fermière servi avec ses gnocchi maison, son maïs marié au chorizo, sa sauce sapide et légère. A noter que les plats de résistance sont servis dans d’élégantes casseroles Mauriel 1830 en cuivre et que les serviettes sont en tissus. Manière de dire que le service de table est en accord avec le contenu des assiettes.

Suprême de pintade fermière, gnocchi, maïs et chorizo © GP

On boit là-dessus, le splendide riesling (au nez « de pétrole », reflet des grands riesling sur terres argilo-calcaires) de chez Trapet à Riquewhir, mais encore le hautes côtes de Beaune rouge d’Alexandre Parigot, fruité comme l’onde. Et l’on ne fait pas l’impasse sur les desserts qui constituent l’une des parties fortes de la demeure : chou praliné, citron et glace au lait ribot, mousse caramel, crème chocolat, streusel et cacahuètes caramélisées ou encore nectarines et abricots rafraîchis aux fruits rouges, verveine et croquants aux amandes. Merci pour ce Momen!

Nectarines et abricots rafraîchis aux fruits rouges © GP