Brasserie Lipp
« Paris 6e : Lipp l’indémodable »
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« Quoi de neuf ? Que du vieux !« , disait jadis un humoriste s’agissant des brasseries parisiennes. Chez Lipp, comme dans le Guépard de Lampedusa, tout change et rien ne change. La clientèle plus jeune, plus interlope, sans doute moins littéraire ou politique qu’autrefois. Encore qu’on y est venu à la fin du mois d’août, et tout Saint-Gemain-des-Prés, celui de l’édition et de la presse, n’est pas encore tout à fait rentré.
Claude Guittard, qui dirigea un temps la maison, a été remplacé par le jeune – et dynamique – Jauffrey Beauclair, qui trouve une place pour chacun, entre couloir, scène de théâtre et omnibus, sans omettre le purgatoire du 1er. Le cadre est identique à ce qu’il fut, avec ses émouvantes banquettes de moleskine, les céramiques des Fargue, l’oncle et le père de l’auteur du « Piéton de Paris » qui venait y recueillir « tous les bruits de Paris pour le prix d’un demi« .
Le service à l’ancienne, en noir et blanc, garde son charme et ses attentions d’une autre époque, les tables sont bien nappées. Et la cuisine a la courtoisie de mettre les classiques en scène avec brio. Au programme, les couteaux à la plancha en persillade, l’impeccable hareng Bismarck avec sa sauce sucrée, ses baies de genièvre, ses rondelles d’oignons, le cervelas rémoulade, le foie de veau à l’anglaise avec son lard grillé, ses oignons frits, plus le pied de porc farci avec pommes purée sont proprement indémodables.
On boit là dessus un demi de bière Stella Artois et un verre de menetou-salon (même servi trop froid, voire glacé, il aura le temps de se réchauffer dans le verre) de chez Jean-Max Roger à Bué. Et on achève avec le parfait glacé au café ou encore l’impeccable millefeuille vanille avec sa crème au rhum de chez Dalloyau. Indémodable Lipp !