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Anthon

« Obersteinbach: redécouvrez le petit Georges! »

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Article du 23 août 2011

Georges Flaig entre Lauriane et Sonia au service © GP

C’est l’un des chouchous de ce blog – d’autant plus chouchouté qu’il est encore un inconnu au bataillon des grands. Alors qu’à 34 ans, et une sacrée formation (Loiseau, Westermann, Chabichou, la Pinède), il est l’un des tous grands de son registre. Il maîtrise les cuissons comme personne, raréfie les sauces avec art, sélectionne les meilleurs produits de sa région, de Meistratzheim (où exerce, à la Ferme du Canard, son copain Goettelmann) à son village même, où il déniche des chèvres exquis.

Pressé de homard aux légumes sauce raifort © GP

Pour une retrouvaille de jour d’été passablement caniculaire, il avait concocté un menu tout en fraîcheur, légèreté, délicatesse. Un fin gaspacho en amuse-gueule, un pressé de homard aux légumes avec sa sauce raifort, un filet d’ombrine avec ses petits poireaux bio, sa vinaigrette tomatée à la « cazette » de noisettes (des noisettes torréfiées en direct du Morvan selon une méthode chère à Bernard Loiseau).

Filet d'ombrine, petits poireaux, vinaigrette à la cazette de noisettes © GP

Je n’oublie pas, au passage, des petites jambonnettes de cuisses de grenouilles aux champignons et mini-raviolis, façon ravioles du Royans. Ni un juteux filet de canette braisé aux épices avec son mille-feuille de pommes de terre. En dessert – c’est sa grande force, et ça bouge tout le temps – : une pêche rôtie enserrée dans une fine pâte avec un enrobage de style financier avec son frais sorbet mojito, citron et menthe: une pure merveille!

Jambonnettes de cuisses de grenouilles © GP

On ne m’en voudra pas de me lamenter encore sur le fait que le Michelin oublie d’étoiler la maison – alors qu’elle possédait son macaron du temps du chef Michel Berring et de son successeur André Schott. Georges Flaig en vaut, lui, déjà une et, pourquoi pas, deux. Tout ce que ce touche ce technicien zélé, bûcheur, discret, hors pair, se transforme en or. Jean-Luc Petitrenaud, qui vient de lui consacrer une balade gourmande éblouie sur la 5, ne me contredira pas.

Pêche rôtie, sorbet mojito © GP

J’ajoute que cette auberge désuète et charmante se transforme, sous sa houlette et celle de son exquise compagne slovaque Sonia, en demeure au charme prenant, poursuivant ainsi le style local avec délicatesse, telle que le pratiquait sa maman Danièle. Quant aux vins choisis par le malicieux sommelier Laurent Chiocca, le plus corse des alsaciens – et vice versa -, ils constituent une mine de belles surprises (crémant de Mochel, sylvaner Grand A du petit Léon d’Anne-Marie-Schmitt, beaujolais blanc pur chardonnay de Jean-Paul Brun ou merveilleuse cuvée Henry Lapierre 2008 issue de syrah et mourvèdre du château Rouquette sur Mer à La Clape).

Une chambre © GP

Bref, n’attendez pas que la demeure devienne célèbre et attrape son ou ses étoiles, ni que Georges Flaig devienne une star. Réservez! Mais surtout gardez l’adresse pour vous et ne la confiez qu’à vos amis chers…

Hôtel Anthon, façade © GP

Entrée du restaurant © GP

Anthon

40, rue Principale
67510 Obersteinbach
Tél. 03 88 09 55 01
Chambres : 68-98 €
Menus : 24, 35, 48 , 66 (vins c.) €
Carte : 65 €
Site: www.restaurant-anthon.fr

Anthon” : 2 avis

  • squirrel37

    De passage dans la région j’envisageais un bon repas dans cet établissement. Je me suis donc arrêté …et je suis reparti du fait d’un manque certain de « netteté » dans les abords (herbes folles, entretien général à revoir) alors certes, l’habit ne fait pas le moine mais ceci explique peut-être son absence dans d’autres guides….Pour ma part, je conçoit mal un bon repas dans un établissement qui ne soit pas en phase : si ce n’est pas « clean » à l’extérieur, quid de l’intérieur ?? Je me suis ensuite arrêté quelques kilomètres plus loin, au « relais de la forêt » à Sturzelbronn où j’ai fait un excellent repas dans un établissement probablement plus simple mais très net et à l’accueil très professionnel.

  • J-Krak

    Et bien écoute, j’ai été convaincu par les propos, par les photos, par les suggestions, par l’invitation, par la proposition donc, oui !, je vais y aller et vite pour pouvoir snober un jour les autres en leur disant qu’on y était avant que la micheline ne passe, même si on sait tous qu’elle a du mal à s’enfoncer dans les tréfonds de l’Alsace bossue mais pas perdue. Le seul truc qui m’enquiquine un peu, c’est que je sais déjà que je vais adorer, voire plus… (Je pense que c’est le sorbet au mojito qui m’a fait chavirer car comme le disait ma grand-mère : « Donne du rhum à ton homme »).

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !

Anthon