La vie clandestine de Monica Sabolo

Article du 14 août 2022

 

L’auteur de « Crans Montana », qui est aussi celui de Summer et d’Eden, délaisse les paradis provisoires pour ressusciter la saga du groupe Action Directe qui mit en émoi la France des années 1980, tua le patron de la Régie Renault (Georges Besse), braqua des banques, tua des flics, des « raisons idéologiques ». Ce groupe terroriste d’extrême gauche, ses membres les plus éminents (Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Régis Schleicher) font l’objet ici d’une enquête qui tourne vite à l’affaire intime. Monica Sabolo, fille d’un père absent, imagine en parallèle la vie clandestine de son père dont le vrai métier ni la destinée ne sont jamais clairs. De cette double quête, ce livre tisse des fils entremêlés qui font le prix d’un récit en demi-teinte. Cela tient à la fois de la quête de soi, de celle des autres. Monica Sabolo retrouve la trace des protagonistes d’Action Directe en devenant notamment amie avec Hellyette Bess, qui figure une sorte de marraine du clan, bousculant, dans leurs retranchements, les fantômes du passé. Remuant, dérangeant, fascinant, c’est assurément l’un des romans phares, les plus insolites, les plus attendus, de la rentrée.

La vie clandestine, de Monica Sabolo (Gallimard, 316 pages, 21 €)

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Publié le 14 août 2022 par
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