Ferme de Kergus
« Roscoff : la gloire de l’oignon rosé »
L’oignon rosé de Roscoff ? Savoureux, parfumé, fondant à la cuisson, presque sucré, il se mange cru avec délice. Il est importé du Portugal au XVIIe siècle par un capucin qui apprend au couvent de Roscoff à le cultiver. En 1828, un paysan nommé Henri Ollivier a l’idée d’en charger une gabarre et d’aller le vendre juste en face, créant une mode. Les marchands venus du Léon vers l’Angleterre se promènent alors, des tresses d’oignons de 2 à 4 kg enfilées sur un bâton porté à l’épaule, faisant du porte à porte. Les Anglais les nomment affectueusement les “ Johnnies ”.
Ils s’exilent alors six mois, de quoi nourrir leur famille. En 1929, date de leur âge d’or, ils sont 1400, en vendant 9000 tonnes. Les mineurs gallois, qui en ont fait leur casse-croûte, le croquent comme une pomme. L’oignon se récolte dans la riche terre limoneuse et sableuse d’entre St Pol, Roscoff et Santec, non loin de la mer. Maurice Rougemont, notre photographe-complice, a rencontré un « Johnny » d’aujourd’hui… Il raconte en mots et en images…
Tout comme avant lui son père et son grand-père, Marcel Quéméner a été un Johnnie (« petit John ») , ainsi appelait-on les marchands d’oignons qui, à partir de la moitié du XIXe siècle, quittaient Roscoff dans le courant de l’été pour vendre leurs marchandises en Grande Bretagne. Les photos anciennes les montrent sur leurs vélos surchargés de leurs oignons attachés en tresses, parcourant les ville et faisant du porte à porte. On les appelait également les tireurs de sonnettes …