Midi Là Haut
« Sète : la table du musée »
L’enseigne ? Elle est dédiée à Paul Valéry, et à son « cimetière marin », dont voici la fin : « Les morts cachés sont bien dans cette terre/Qui les réchauffe et sèche leur mystère./Midi là-haut, Midi sans mouvement/En soi se pense et convient à soi-même…/ Tête complète et parfait diadème« . Cette belle table contemporaine avec son jardin se trouve au rez-de-chaussée du musée qui lui est consacré et à deux pas du cimetière marin de Sète où il repose.
Vous êtes là chez Arnaud Mirabel, qui tint plusieurs tables à Paris dans le 11e, dont le Passage, rue Saint-Sébastien. Aux fourneaux, on retrouve Jacopo Chomel, qui travailla, lui, dans le même arrondissement, à la Main d’Or et au Passage de la Bonne Graine puis chez Vantre avec Marco Barrier dans le 12e. Ralliés tous deux avec ferveur aux saveurs du Grand Midi, ils s’activent pour faire plaisir à tous dans ce café de musée qui reçoit des 9h30, mais ferme le soir. Leur propos : la cuisine du marché revisitée avec créativité.
On se fait plaisir ici avec de jolies assiettes de partage au fil des jours, ainsi le houmous avec haricots rouges et miso, les murex (escargots de mer) avec orge et aillet, le chèvre frais de la ferme de l’Hort saupoudré d’un peu d’huile d’olive, le tartare de veau à la pêche jaune et fleur de sureau, la mozzarella aux fleurs de courgette ou encore les anchois marinés aux radis et cerises noires.
Il y a encore, au chapitre des mets de résistance, la dorade poêlée flanquée d’une purée de brocolis et de poutargue ou les falafels avec riz rouge de Camargue et caillé de chèvre qu’on arrose d’un solide rosé du domaine Mourgues du Grès en costières de Nîmes. Les desserts sont gentillets, comme le baba au rhum avec sa chantilly légère, le sorbet fraise avec sa crème d’amande émulsionnée, fraise, rhubarbe ou la tartelette concombre avec pignons et framboise un peu gadget. Addition tendre, ambiance douce.