Manara au Sheraton Tel Aviv

L’équipe de cuisine autour de Nimrod Hadjas © GP

Il a travaillé à l’Atelier Robuchon Saint-Germain, au Turkiz, face à la mer, sept ans durant chez Toto une des belles tables de Tel Aviv. Il est l’étoile montante du nouveau restaurant du Sheraton, Manara, autrement dit le phare en turc, où il jongle à merveille avec des produits non carnés de haute tenue. Avec un père natif de Provence et une mère originaire du Maroc, Nimrod Hadjas illustre à merveille la cuisine méditerranéenne et telavivienne nouvelle manière. Légumes en majesté, poissons au plus près de leur fraîcheur et de leur vérité, fromages artisanaux, herbes, épices et huiles utilisés avec sagacité, cuissons douces et fritures légères se donnent rendez-vous dans un cadre contemporain et moderne avec vue sur la grande bleue et la plage.

Hors d’oeuvre façon mezzé © GP

On y ajoute le conseil des vins de Jessy Bodec, meilleur sommelier d’Israël 2005 et vigneron à l’enseigne de la cave Bialik, expert en joli blanc issu de colombard (pour 90 %) et chardonnay, et splendide rosé issu de pressurage direct, en cabernet sauvignon et merlot, qui veille sur la partie liquide avec sagacité. Il y a là d’ailleurs un comptoir façon atelier de JR où boire un verre et plus, et un mur de bouteilles à l’entrée. Les assiettes, elle, sont végétales et marines, et le restaurant, comme la plupart des tables d’hôtel, labellisé « casher ».

Carpaccio de thon © GP

Ce qui vous attend là ? De jolies assiettes, façon mezzé, avec labné fumé et shakshouka, poivron et fromage Hameiri de Safed, salade de tarama, bruschetta à l’anchois, sardines marinées à l’huile d’olive, carpaccio de thon rouge, sashimi de thon blanc, aubergine brûlée et tehina, salade d’herbes vertes, amandes, pignons, yaourt et huile d’olive ou encore ravioli à l’aubergine et fromage, tous pile poile.

Ravioli à l’aubergine et fromage  ©  GP

Un coup de chapeau aux petits barracudas livrés là, moelleux et fermes à la fois, en fine friture. Comme aux desserts de la petite pâtissière Sheli Bar-Niv, qui a notamment travaillé aux trois étoiles new-yorkais, Eleven Madison Park de Daniel Humm, qui produit là de jolies choses : la  tarte cardamome, café chantilly, glace yaourt sur granité café ou encore la pomme caramélisée avec crumble aux épices, glace au lait , sans omettre le « songe d’une nuit d’été », mixant gâteau aux dattes, ganache framboise, sorbet pêche et granité.

Barracuda en fine friture © GP

Pour les vins, on a déjà parlé du blanc « ultra minéral » et du rosé Floral, tous deux de la cave Bialik signés Bodec. On y ajoute l’excellent rouge Kishor, puissant et frais, et même framboisé, issu de grenache, syrah, mourvèdre, avec des notes provençales. On sacrifie, in fine, à la grappa dite « marc de Galilée » de la disitillerie Jullius à Hazafon. Santé à tous, Lehaïm et Bete Avon !

Tarte cardamome, café chantilly, glace yaourt sur granité café © GP