Trophées Pudlo des Bistrots : les Lauréats 2022

Article du 9 mai 2022

La première édition des Trophées Pudlo des Bistrots, nouveau RDV bistrotier et printanier, voit décerner ce lundi 9 mai six récompenses qui fêtent l’excellence du bistrot parisien sous toutes ses facettes. Découvrez ci-après la liste des six lauréats 2022 et téléchargez le Petit Pudlo des Bistrots 2022 ici  même.

 

Trophée Pudlo Rungis du Bistrot de l’Année

 Le Paris Seize, Paris 16e

Jérôme Dumant et Frédéric Prud’homme © MR

Collectionneurs de lieux de caractère, les frères Dumant tiennent depuis belle lurette cette table années 1950 jouant la trattoria populaire. Jugeant qu’il y avait trop de tables italiennes dans la capitale, ils ont changé leur fusil d’épaule et replacé cette belle adresse vintage sur la voie du bistrot promouvant la « bonne cuisine parisienne », avec le concours du jeune Kennie Bonaventure qui officie avec brio. Au service, Frédéric Prud’homme, présent là  depuis un quart de siècle, veille sur les lieux avec civilité. Le cadre, comme toujours chez les Dumant, joue l’auberge d’autrefois, avec ses banquettes de moleskine, plafond stylisé, boiseries patinées, toiles sportives Art déco et carte rédigée à l’ancienne. Ce qui vous attend là ? Une ode à la tradition et aux classiques du bistrot parisien. Le tout à grand renfort de produits locaux et de saison auxquels les Dumant accordent un soin particulier. On raffole de la superbe terrine de campagne, du pâté en croûte, des escargots en coquilles persillés, du rituel œuf mayo, du ris de veau aux morilles ou d’une réconfortante blanquette de veau. Sans oublier les exquises douceurs comme la magistrale île flottante, modèle du genre, et un choix de vins remarquable, très bourguignon d’allure, dont Jérôme Dumant a le secret. Un bistrot comme un renouveau !

 

Le Paris 16 

18 rue des Belles Feuilles

75016 Paris 

Métro(s) proches(s) : Victor-Hugo 

 

Trophée Pudlo Staub de la Cheffe de l’Année

Kelly Jolivet, Benoît, Paris 4e

Kelly Jolivet © Maurice Rougemont

Dans les bistrots comme partout, les femmes font un retour éclatant. Alain Ducasse est un artisan de premier plan de ce retour aux sources qui évoque la gloire des « mères » d’antan, notamment celles de Lyon et de la Bresse. Il promeut ainsi avec sagacité une nouvelle génération de jeunes cheffes talentueuses au sein de ses différentes adresses emblématiques. C’est le cas chez Benoît, seul bistrot étoilé de la capitale, ouvert tous les jours, à deux pas de l’hôtel de ville de Paris. Dans cette table historique, officie la talentueuse Kelly Jolivet, savoyarde de 29 ans, qui a accompli toute sa jeune carrière au sein du groupe Ducasse. Elle fut commise au Louis XV à Monaco, cheffe formatrice à l’École Ducasse à Meudon, enfin sous-cheffe sur le bateau du maestro AD, Ducasse sur Seine. Kelly, qui a pris ici la succession de l’expérimentée Fabienne Eymard avec allant se fond à merveille dans l’univers de ce lieu glorieux, perpétuant avec finesse et savoir-faire les classiques maison et revisitant la tradition avec goût et passion. Sa palette de hors-d’œuvre livre un bel exemple de son talent : langue Lucullus, pâté en croûte de volaille, ballottine de canard, sans oublier le cassoulet et les fins desserts glacés. Voilà une nouvelle cheffe et un nouvel élan pour Benoit.

 

Benoit 

20 rue Saint-Martin

75004 Paris 

Métro(s) proches(s) : Hôtel de Ville 

 

Prix Vignobles & Signatures de la Transmission 

Gilles & Marius Bénard, le Beaucé, Paris 9e

Gilles et Marius Benard – Le Beaucé © Maurice Rougemont

Dans la famille Bénard, on demande le fils. Et c’est bien Marius, fils de Gilles Bénard, qu’on connut jadis chez Quedubon, près des Buttes-Chaumont, et chez Ramulaud, à deux pas de la place de la Nation, qui officie dans ce Beaucé de belle venue. La magie de la transmission a opéré chez cet enfant de la balle, baignant dès son plus jeune âge dans l’ambiance et les saveurs authentiques des restaurants paternels. Le père Gilles lui a légué le goût des produits de qualité, la passion de la cuisine de tradition, des beaux flacons et de l’art de recevoir. S’ajoute chez Marius, que se destinait un temps à devenir boucher, un réel talent de cuisinier. Formé jadis au Repaire de Cartouche avec Rodolphe Paquin, ce fils d’aubergiste grande gueule démontre son savoir-faire dans ce bistrot charmeur avec son mur de pierres apparentes et son ardoise géante. Les jolis vins qui ont du caractère et une belle nature, les plats qui ont de la patte et de la tenue, les abats canailles, les idées de saison, celles de toujours : voilà sa marque. Le service est alerte, l’ambiance joyeuse. Un bistrot à noter sur votre agenda de cœur. Et un fils bien digne de la réputation paternelle.

 

Le Beaucé

43 rue Richer

75009 Paris

Métro(s) Proche(s) : Grands Boulevards, Cadet 

 

                Trophée Pudlo Région Ile-de-France du Jeune Talent de l’Année

                            Marie-Victorine Manoa, Aux Lyonnais, Paris 2e

Marie-Victorine Manoa © Maurice Rougemont

Elle apporte du sang neuf à un bouchon lyonnais version luxe. Il faut dire qu’elle a de qui tenir, puis qu’elle est la fille du « viking » de la rue Mercière à Lyon, alias Jean-Louis Manoa. Formée à l’Institut Paul Bocuse et chez papa , au traditionnel Mercière, Marie- Victorine Manoa a voyagé chez les grands « tendance » de l’heure (René Redzepi de Noma à Copenhague, Atala de D.O.M. à São Paulo, Humm au Eleven Madison Park à New York) avant de revenir à ses sources lyonnaises. Avec la complicité de Gabrielle Aguilo, basque dynamique qui anime la belle salle avec cœur, elle propose les lyonnaiseries de toujours revues à l’aune de la légèreté. La cervelle de canut est là comme un rite. On goûte ensuite le sabodet au gène (qui est le reste des raisins après le passage au pressoir) de la famille Lapierre à Morgon, le « pain plat » aux lentilles et ses échalotes au vinaigre, l’amusant et délicieux « escargot » (en pâte feuilletée) d’escargots aux blettes en persillade. Bref, des « canailleries lyonnaises » délicieuses. Ensuite ? Des mets vedettes comme le sandre et son exquise quenelle au chou et écrevisses, le foie de veau, cuit très rosé, au vinaigre et proposé en tranches avec sa cassolette de légumes. Enfin, les exquises douceurs comme le soufflé chaud à la chartreuse, avec sa glace pistache. Marie-Victorine a l’art et la manière, la finesse et le doigté. Elle parvient à nous faire croire que le bouchon lyonnais est une idée neuve à Paris.

 

Aux Lyonnais

32 rue Saint-Marc

75002 Paris

Métro(s) proche(s) : Richelieu-Drouot 

 

Trophée Art de Vivre & Tradition Bistrots & Cafés de France 

   Le Vaudésir, Paris 14e

Christophe Hantz au Vaudésir © Maurice Rougemont

Christophe Hantz, qui fut juriste dans une autre vie, a bourlingué en Afrique avant de découvrir sa vocation d’aubergiste et de fervent défenseur d’une certaine vision du bistrot. D’ascendance auvergnate, il a repris ce zinc estampillé 1896, dans un coin du 14ème à l’âme de village. Avec la complicité de la fidèle Michelle, œuvrant aux fourneaux depuis les débuts, il a façonné un joyeux repaire d’initiés qui accueille de l’aube jusque tard. Ici, les heures passent, les langues se délient, les générations et les destins s’entrelacent. On se retrouve, dès l’aube, journal à la main, pour boire le café Ladoux, descendre un ballon, laisser filer le temps l’après-midi et papoter de jour comme de nuit au comptoir sous le regard bienveillant du Christophe veillant avec diligence sur chacun. La recette du succès ? Outre les prix angéliques et cette atmosphère singulière, une cuisine savoureuse et familiale, faite maison. Qu’il se nomme gigot d’agneau, jarret de bœuf, blanquette de veau, l’incontournable plat du jour est proposé à 8,50 €. Convivialité, cuisine simple et rassurante, prix doux, décor intemporel, esprit fraternel et chaleureux. Le Vaudésir, plus qu’un bistrot, un art de vivre.

 

Le Vaudésir

41 rue Dareau

75014 Paris

Métro(s) proche(s) : Saint-Jacques 

 

Trophée Pudlo KNS Lease du Jeune Bistrotier de l’Année 

Vincent Pétron, Lorette, Paris 9e

Vincent Pétron – Lorette © Maurice Rougemont

C’était Lorette et les Garçons. C’est devenu Lorette. Vincent Pétron, est désormais seul maître à bord de ce lieu qu’il anime avec chaleur. Ce jeune ancien du groupe Dumant, qui travailla avec les frères Stéphane et Jérôme, à la Pizzeria d’Auteuil, connaît la musique et se démène comme un beau diable pour faire plaisir à tous. Son bistrot relax de la Nouvelle Athènes, avec ses mosaïques au sol, ses banquettes, ses tables bien nappées, ses miroirs, ses plats de toujours, ses prix sages, son ambiance joyeuse fait plaisir à voir. Les plats du jour donnent envie d’avoir ici son rond de serviette : terrine de foie gras à l’armagnac, escargots « gros gris » de Bourgogne au beurre persillé, sole meunière ou quenelles de brochet gratinées à la bisque de homard. On loue, en dessert, les superbes profiteroles au chocolat avec glace vanille turbinée et chantilly vaporeuse. Sourire aux lèvres, le dynamique Vincent accueille chacun en copain, tape sur l’épaule, mettant à l’aise et servant avec malice sa sélection de vins de coeur. Seulement 28 ans au compteur mais déjà un aubergiste pur sang qui a tout pigé, au centre de son quartier et ayant fait de la convivialité et de la bonne humeur sa marque de fabrique.

 

Lorette

9 rue Saint-Lazare

75009 Paris

Métro(s) proche(s) : Notre-Dame-de-Lorette 

 

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Petit Pudlo des Bistrots

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