Le Vaudésir
« Paris 14e : retour au Vaudésir »

Christophe Hantz et le chiroubles © GP
On vous a tout dit, en long, en large et en travers, sur ce café/bistrot d’origine fin de siècle, créé entre 1896 et 1904, qui charme sans mal avec ses plats de ménage, ses petits prix, sa gueule d’atmosphère, ses stucs et son zinc. On y est revenu histoire de soutenir de gaillard façon chef d’oeuvre en péril, lauréat de la coupe du meilleur pot, qui fait figure, tout à la fois, de QG d’amis et musée d’art populaire avec ses photos en noir et blanc et ses habitués qui paraissent issus d’un album d’images signé Bob Doisneau et rédigé par Robert Giraud.
A l’évidence, les deux auteurs du « Vin des Rues » auraient adoré ce bar à vin où l’on cultive avec componction l’amour du chiroubles du domaine Cheysson et d’autres crus sérieux du même bel acabit, comme celui des entrées simples justes et canailles : céleri rémoulade coupé fin, museau vinaigrette bien assaisonné, franche terrine maison et salade de harengs aux pommes tièdes, exécutés dans les règles de l’art ne souffrent guère de discussion.
On reprochera juste à la maison sa baguette à la mie blanche, à la fois pâlichonne comme de goût et même insipide qui donne envie d’emmener la sienne… En revanche, rien à redire à l’oeuf mayo, présenté simplement sans falbalas, au jarret de bœuf pommes purée proposé le lundi en guise de plat du jour unique, ou encore à la belle et généreuse assiette de fromages affinés, dont un délicieux cantal entre-eux et un brie crémeux à coeur.
En dessert, la tarte aux pommes, la crème brûlée ou encore l’exquise mousse au chocolat font retomber en enfance. La fidèle et discrète Michèle mitonne le tout en cuisine avec sérieux, tandis que le sage Christophe Hantz veille sur ses ouailles avec douceur. La brave maison !