Au Moulin à Vent
« Paris 5e : exquis Moulin à Vent »
Cette maison est un miracle, une survivance du quartier de l’ancienne halle aux vins, remplacée en 1970 par la fac de Jussieu. Les voisins se nommaient jadis Moissonnier et le Petit Navire; disparus ! Considérez donc ce » Moulin à Vent chez Henri « , millésimé 1946 comme un chef d’oeuvre en péril. Le lieu, avec son comptoir, ses banquettes, son plafond bas, ses tables bien nappées évoquent chez Biche, dans « Touchez pas au Grisbi », les truands du film de Jacques Becker, incarnés par Jean Gabin et Lino Ventura en tête, s’y retrouvaient autour d’un bon frichti à l’ancienne.
On y connut jadis Alexandra Damas, partie depuis reprendre le Petit Pergolèse. Une jeune équipe, sous la houlette du dynamique Théophile Moles, ex du Bizetro et du Gavroche, a repris le lieu sans en toucher l’esprit, ni le décor, mais en baissant les prix, prodiguant une cuisine ménagère de haute volée sous la houlette du jeune Maxime Plateau, qui a travaillé trois ans chez Lucas Carton. Le registre est ménager, subtil, classique, franchouillard et savoureux.
Ainsi le carpaccio de tête de cochon, les escargots au beurre persillé, l’oeuf mayo à peine revisité, avec ses légumes du moment, l’os à moelle, la salade de hareng, betterave et fenouil ou le carpaccio de champignons de Paris aux noisettes et citron qui font des hors d’oeuvre absolument divins. Les mets de résistance se nomment (moelleuse) poitrine de veau confite 15 heures avec sa sauce aux morilles, son gratin dauphinois, andouillette gratinée au pouilly, tartare de boeuf avec ses pommes de terre rissolées à l’ail ou filet de bœuf « Chateaubriand » béarnaise avec ses pommes sautées et sa salade de pousses d’épinards.
On boit là-dessus, le fruité moulin à vent « les Thorins » de la famille Guerin 2020 au domaine du moulin d’Eole à Chenas, bien de circonstance et qui cadre là dessus avec jovialité et l’on craque in fine pour la profiterole au chocolat avec sa nougatine (on regrette juste la glace vanille de gentille industrie, façon « carte d’or »). On achève avec une comparaison entre les chartreuses maison, celle des MOF ou la liqueur du 9e centenaire, mélange habile et équilibré entre jaune (sucrée) et verte (puissante). Voilà une maison dont on sert ragaillardi !
J’ai déjeuné ds ce bistrot le 28/10 que dire, à part les entrées ce fût un enchaînement de déceptions.
Mon morceau de boeuf demandé bleu servi quasi à point et non assaisonné, les pommes rissolées tellement cuites qu’on aurait pu croire à des croûtons sans le goût d’ail ce qui est fâcheux pour une annonce ail et persil et là aussi sans assaisonnement. Le dessert quand on commande des pruneaux à l’armagnac on s’attend à sentir le goût de l’armagnac avec un peu de chaleur qui monte et bien là rien des pruneaux à l’armagnac sans armagnac des pruneaux au sirop en somme.
Le café commandé mais jamais arrivé je suis parti au bout d’une demi heure d’attente pour me faire un café à la maison.si cet établissement est meilleur bistrot de paris l’indien au coin de ma rue est champion du monde. Soit pudlo et le proprio sont amis soit il y a eu dessous de table…
J’ai failli oublier un verre de vin commandé avec le plat arrivé pour accompagner les pruneaux au sirop. Expérience et adresse à oublier très vite.