Le Beaucé
« Paris 9e : le Beaucé selon Marius Bénard »
Dans la famille Bénard, on demande le fils. Et c’est bien Marius, fils de Gilles Bénard, qu’on connut jadis chez Que du Bon, rue du Plateau, près des Buttes Chaumont, et chez Ramulaud, à deux pas de la place de la Nation, qui officie dans ce Beaucé de belle venue. Ce fils d’aubergiste grande gueule, mais discret, formé jadis au Repaire de Cartouche avec Rodolphe Paquin, a de qui tenir. Les jolis vins qui ont du caractère et une belle nature, les plats qui ont de la patte et de la tenue, les abats canailles, les idées de saison, celles de toujours : voilà sa marque.
Dans un bistrot charmeur, avec son comptoir, son mur de pierres apparentes, son ardoise géante, qui fut jadis Encore, sur un mode franco-japonais, il démontre son savoir-faire. On se régale là sans manière de choses fines et bonnes : terrine de campagne, cornichons et salade, cervelle de veau meunière, huîtres creuses d’Isigny, entrecôte Simmental poêlée, pommes grenailles et vert de blettes, tendre galette de cochon du sud ouest, avec son jus au pimenton et sa purée de pommes de terre assurent.
On arrose le tout d’un fruité brouilly de chez Alex Foillard. Et on embraye sur de plaisantes douceurs. Sablé breton, crème mascarpone et orange d’Amalfi ou crumble pomme noisette et crème chantilly se goûtent avec plaisir. Le service est alerte, l’ambiance joyeuse. Bref, voilà un bistrot à noter sur votre agenda de coeur.